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Gros problème de publication! Voici le vrai chapitre 29 avec sa suite!


Enjoy xxx

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Le petit ventre de Cecily commence à s'arrondir. Elle est souvent alitée, mais elle proteste plus bruyamment que jamais s'il faut en croire le personnel.

Un après-midi, je suis en train de manger une glace tout en observant les carpes koï dans leur bassin lorsqu'un domestique accourt vers moi. Il s'arrête et pose les mains sur ses genoux, tâchant de reprendre son souffle.

- Venez vite, halète-t-il. Lady Cecily vous demande. Une urgence.

- Il y a un problème ?

À le voir, on jurerait que quelqu'un vient de mourir. Il secoue la tête en guise de réponse. Il ne sait pas. Je crois que je lui tends mon cornet de glace avant de courir jusqu'à la porte. Niall m'attend près de l'ascenseur, sa carte magnétique à la main. Une fois à l'étage, je me rue vers la chambre de Cecily, craignant de revivre l'agonie de Rose, de la voir cracher du sang ou respire avec peine.

Elle est assise contre les oreillers, les orteils séparés par du coton pendant que le vernis à ongles sèche. Elle me sourit, une paille dans la bouche. Elle sirote un jus de canneberges.

- Que se passe-t-il ? fais-je, hors d'haleine.

- Raconte-moi une histoire.

- Quoi ?

- Jenna et toi, vous vous amusez bien sans moi, lâche-t-elle, boudeuse.

Son ventre flotte devant elle, comme une lune au quart pleine. Elle n'est qu'à quatre mois de grossesse, mais ce que je sais, et qu'elle ignore, c'est que Harry prend toutes les mesures qu'il juge utiles pour éviter de perdre un autre bébé. Il ne néglige aucune précaution. Dans son état, elle pourrait très bien jouer au minigolf ou même se baigner dans la piscine, qui est chauffée et traitée pour éviter la présence de feuilles ou d'insectes à cette époque de l'année, mais elle est devenue la plus captive de la maison.

- Que faites-vous de vos journées ?

- On s'amuse beaucoup, dis-je sèchement pour la punir de m'avoir affolée pour rien. On mange de la barbe à papa et on fait des pirouettes sur le trampoline. Quel dommage que tu sois clouée ici !

- Quoi d'autre ? demande-t-elle en m'invitant à m'asseoir à côté d'elle. Non, attends. Parle-moi d'autre chose que d'ici. Comment c'était, ton orphelinat ?

Pour elle, c'est une évidence, j'ai grandi dans un orphelinat. C'est tout ce qu'elle a connu dans sa courte vie. Je m'assois en tailleur sur le matelas, ôtant une mèche de cheveux de devant ses yeux.

- Je n'ai pas grandi dans un orphelinat. Mais dans une ville. Avec des millions de gens, et des immeubles si hauts qu'on a le vertige quand on regarde leur sommet.

Elle est époustouflée. Je lui parle donc des ferrys et des poissons toxiques que l'on pêche pour s'amuser, puis que l'on relâche dans l'eau. M'effaçant du décor, je lui narre l'histoire de jumeaux, frère et sœur, qui ont grandi dans une maison où quelqu'un jouait tout le temps du piano. Où il y avait des bonbons à la menthe, des parents et des histoires pour s'endormir. Les couvertures sentaient la naphtaline, avec une trace du meilleur parfum de leur mère, qu'elle laissait derrière elle quand elle venait les embrasser pour leur souhaiter bonne nuit.

- Ils y sont toujours ? demande-t-elle. Ils ont grandi ?

- Oui, ils ont grandi. Mais un jour est venu un ouragan qui les a propulsés chacun dans un coin différent du pays. Depuis, ils sont séparés.

Éphémère (H.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant