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LISEZ LA NOTE À LA FIN! C'est important pour moi! Si vous le faite, je tâcherais de poster le prochaine chapitre demain!
Enjoy xxx
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Je me fais un sang d'encre toute la soirée. Deirdre entreprend de me masser les épaules et paraît désespérée de constater que ses efforts pour me consoler ne donnent rien.

— Je peux faire quelque chose pour vous ? demande-t-elle.

Je réfléchis un moment puis dis :

— Tu peux m'envoyer quelqu'un pour me faire les ongles ? Et peut-être aussi pour m'épiler les sourcils. Ça me fera sûrement du bien de m'occuper un peu de mon apparence.

Tout en m'assurant que je suis ravissante, Deirdre accède avec plaisir à ma requête. Quelques minutes plus tard, je trempe dans un bain chaud pendant que des domestiques de la première génération jacassent, massent mon cuir chevelu et arrachent peau et poils de mes arcades sourcilières. Ce sont les femmes qui m'ont préparée le jour de mon mariage, et je constate avec soulagement qu'elles sont trop accaparées par leur bavardage pour remarquer ma détresse. Ce que je m'apprête à faire n'en sera que plus facile.

— Le premier jour, vous m'avez demandé si mes yeux étaient naturels, dis-je. On peut donc teinter un iris ?

Cela a l'air pénible et parfaitement absurde, mais j'ai déjà vu des choses plus étranges depuis que je suis ici. Cela les fait rire.

— Bien sûr que non ! répond l'une d'elles. Il n'y a que les cheveux qu'on peut teindre. Pour changer la couleur des yeux, on utilise des lentilles de contact.

— De petites coupelles en plastique que l'on pose directement sur l'œil, précise une autre.

Cela semble aussi absurde que la teinture.

— C'est douloureux ?

— Mais non !

— Pas du tout !

— On en a, ici ? J'aimerais beaucoup voir de quoi j'ai l'air avec les yeux verts. Ou peut-être marron foncé.

Les servantes sont absolument ravies de me faire plaisir. L'une d'elles s'éclipse et revient en brandissant de petites boîtes circulaires, dans lesquelles sont rangées les lentilles. L'aspect est dérangeant, on dirait des iris arrachés, et mon dîner menace de faire le chemin en sens inverse.

Mais je surmonte mon appréhension : j'ai survécu à une camionnette pleine de filles, je peux survivre à ça.

Il me faut plusieurs essais avant de parvenir à poser les lentilles sur mes yeux. Soit je cligne sans arrêt, soit je pleure et les larmes chassent la lentille. L'une des femmes finit par renoncer, et commente :

— Vous avez de si jolis yeux, ma chérie, je suis sûre que votre mari ne veut pas que vous en changiez.

Mais l'autre est plus déterminée ; ensemble, nous y parvenons enfin, et le miroir me renvoie mon nouveau regard vert.

Il n'y a pas à dire, c'est impressionnant.

Les domestiques applaudissent ce succès. Avant de partir, elles me laissent une bouteille de solution pour lentilles de contact, ainsi que des modèles bleus et bruns pour que je m'entraîne. Et me disent de prendre garde à ne pas m'endormir en les portant, sinon les lentilles vont coller à l'iris, et j'aurai toutes les peines du monde à les enlever.

Éphémère (H.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant