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Je tiens à m'excuser pour le gros malentendu qui c'est produit avec l'ancien chapitre! Il a été publié par erreur alors qu'il n'était pas fini >.< mais le voici en entier! Je tiens aussi à vous remercier pour les plus de 5000 lectures ainsi que les 500 votes! Vous êtes les meilleurs et j'espère que je vous retrouverais lorsque je posterai ma fiction (que j'aurais écrite).

Bref,

Enjoy xxx

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Au petit matin, je suis réveillée par le souffle de Harry dans mon cou. Je lui tourne le dos, et il me tient toujours dans ses bras, pressée contre lui. Je reste parfaitement immobile afin de ne pas le réveiller, toute la honte de ma faiblesse de la nuit passée. A quel moment cette comédie de la gentille épouse cessera-t-elle d'en être une?

Combien de temps avant qu'il ne me fasse une déclaration d'amour, qu'il veuille me faire un enfant? Et, pis encore, combien de temps avant que je succombe?

Non, ça n'arrivera jamais.

Malgré moi, j'entends la voix de Des s'insinuer en moi.

"Tu auras tout ce dont tu rêves, durant de très longues années."

J'ai le choix. Je peux être l'épouse de Harry, dans son manoir. Ou bien je peux m'enfuir, aussi vite et aussi loin que possible.

Et qui sait, peut-être mourir libre.

Trois jours plus tard, quand l'alarme anti-ouragan retentit de nouveau, je défonce la moustiquaire de la fenêtre de ma chambre.

J'arrive péniblement à m'agripper à l'arbre le plus proche, ce qui me permet de ma laisser choir de moins haut, dans un buisson. Cela fait mal, mais je n'ai rien de cassé. M'extirpant de taillis, je m'éloigne en courant de la maison d'où sortent des cris, sous un vent à l'étrange teinte grisâtre.

Feuilles et cheveux viennent se mettre devant mes yeux. Je m'en moque. Je cours. Les nuages se déchaînent. Des zébrures blanches sillonnent le ciel.

J'ai perdu tout sens de l'orientation. Je ne distingue plus rien au milieu des bourrasques furieuses. Et le vacarme est partout, je ne trouve nul abri malgré ma course échevelée. Des mottes de terre et de gazon s'envolent et mènent une sarabande chaotique, comme sous l'effet d'un sortilège.

J'ignore combien de temps s'écoule ainsi, mais j'entends que l'on cris mon nom, comme des coups de feu. C'est à ce moment là que je m'écrase contre un cornet de glace géant. Le minigolf. Bien. Il m'est plus facile de m'orienter maintenant que je sais où je suis.

Impossible d'estimer la distance qui me sépare de la sortie. J'ai arpenté tous les jardins, les courts de tennis, la piscine. J'ai même dépassé les écuries, à l' abandon depuis la maladie de Rose. Je n'ai jamais vu d'issue.

Je m'aplatis contre la boule de glace au chocolat géante; des branches passent en trombe. Les arbres se tordent en gémissant. Les arbres! En escaladant l'un d'eux, je pourrai voir au loin. Il existe fatalement une grille, ou une haie, que je n'ai jamais vu. Une porte dérobée. N'importe quoi.

Je fais un pas avant d'être rabattue contre la boule de glace.

L'air est aspiré hors de mes poumons. Je tombe à terre et m'efforce de présenter mon dos au vent pour reprendre mon souffle, mais il vient de partout à la fois. De partout, et je vais probablement mourir ici.

Haletante, je fais face à la tempête. Je ne reverrai même pas le monde extérieur avant de mourir.

Je n'en verrai que la bizarre utopie de Harry. Le moulin à vent.

L'étrange lumière clignotante.

La lumière. Je crois que ce sont mes yeux qui me jouent des tours, mais elle persiste. Elle change d'axe, le pinceau lumineux se pose sur moi puis continue sa course circulaire. Le phare. Mon obstacle préféré du golf miniature, car il me rappelle les phares du port de Manhattan, qui ramènent les bateaux de pêche à la maison. Il ne bronche pas malgré la tempête, envoie sa lumière dans les arbres; sans espoir de fuir, je peux au moins mourir près de lui, car c'est ce qui se rapproche le plus de chez moi dans cet endroit épouvantable.

Marcher est devenu impossible.

Le vent charrie trop de débris, sans compter que je risque moi aussi de m'envoler. Aussi rampé-je, plantant coudes et orteils dans le gazon artificiel du minigolf pour assurer mes prises. Je m'éloigne des voix qui crient mon nom, de la sirène qui ne cesse de hurler, de la douleur lancinante qui me frappe brusquement. Je ne m'arrête pas pour regarder où je suis touchée, mais je saigne. J'ai le goût du sang dans la bouche, je le sens s'écouler, former une marre.

Peu m'importe: je ne suis pas paralysée. Je peux donc continuer à avancer, et j'atteins enfin le phare.

Sa peinture est écaillée, son bois attaqué. Mais alors même que j'ai touché au but, quelque chose, dans cet édifice merveilleux, me dit que l'heure de mourir n'est pas encore venue. Que je dois continuer. Mais il n'y a nul part où aller. Mes mains tâtonnent à la recherche d'une solution, d'une voie menant à la lumière.

Je m'agrippe à une échelle. Une échelle qui n'a rien de fonctionnel, purement décorative, et dont la frêle structure est clouée à la paroi du phare. Mais on peut quand même y grimper. Mon corps en est capable; je me lance. Plus haut, toujours plus haut.

Mes mains aussi sont en sang.

Quelque chose me coule dans l'oeil; ça pique. L'air est de nouveau aspiré hors de mes poumons. Plus haut, toujours plus haut.

J'ai l'impression de grimper depuis une éternité. Toute la nuit. Toute ma vie. Mais j'arrive enfin au sommet, et la lanterne m'accueille en dardant ses rayons dans mes yeux. Je me détourne.

Je manque de tomber à la renverse.

Je suis au-dessus de la cime des arbres.

Et j'aperçois dans le lointain.

Comme un murmure. Comme une suggestion timide. La fleur pointue du mouchoir de Niall, dont le motif est reproduit sur un portail en fer forgé.

C'est la sortie. A plusieurs kilomètres de moi.

Au bout du monde.

Et comprends ce que le phare essayait de me dire. Qu'il ne faut pas que je meure aujourd'hui. u'il faut que je suive la voie qu'il éclaire pour moi, te Christophe Colomb, et ses navires, la Nina, la Pinta et la Santa Maria, jusqu'au bout du monde.

Ce portail au loin est la plus belle chose que j'aie vue de ma vie.

Je commence à peine à redescendre quand j'entends de nouveau mon nom. Le cri est trop fort, trop proche pour que je l'ignore.

-Rhine!

Niall, avec ses yeux bleus, ses cheveux d'un blond éclatant, et ses bras aussi puissant que ceux de Harry, accourt vers moi.

Non pas Niall en entier, mais des fragments de Niall, qui apparaissent et disparaissent au gré du vent. Je vois le rouge foncé déterminé, furieux, de sa bouche ouverte.

-Je m'en vais! hurlé-je. Viens avec moi! Fichons le camp d'ici!

Mais il se contente de répéter avec un désespoir croissant:

-Rhine! Rhine!

Il n'a pas dû m'entendre.

Il écarte les bras, et je ne comprends pas pourquoi. Je ne comprends plus rien à ce qu'il crie jusqu'à ce qu'une douleur cinglante, irréelle, vienne s'imprimer sur l'arrière de mon crâne, et je tombe pile dans ses bras tendus.

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Voilà! Bon ce n'est pas le plus long mais je voulais gardé du suspense :3

J'ai remarqué aussi que l'on a pu atteindre plus de 10 votes sur un chapitre donc je pensais remonté la barre pour la publication des chapitres mais je ne sais pas encore... On peut toujours essayer, non?

Merci d'avoir lu!

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Réécriture @MorganeBie

Éphémère (H.S)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant