Néoma - Tome 1. [ En réécriture. ]

Chapitre 1.

Je finis d'attacher mes cheveux quand mon téléphone, posé sur ma table de chevet pour charger, vibre en continu pour la troisième fois. Je pose ma brosse à cheveux, attrape mon téléphone et décroche in extremis en soufflant. Je n'ai pas eu le temps de voir qui c'était, mais j'ai déjà mon idée.

-Qu'est-ce que tu foutais Néa ? Ça fait trois fois que je t'appelle!

Je lève les yeux au ciel en esquissant un sourire. Je le savais.

-Arrête de râler, je finissais juste de me préparer Kay. Qu'est-ce qu'il y a?

Je l'entend soupirer et je ricane en l'imaginant lever les yeux au ciel à son tour.

-Rien, c'est juste pour te dire que je suis là dans 5 minutes.

Je prends une grande inspiration avant d'expirer lentement, afin de garder un semblant de calme.

-Il est 7 heures et demie Kay. Et tu m'appelles sérieusement juste pour ça? Un message suffisait tu sais.

C'était à mon tour de pester.

-Oui je sa...

Je n'ai pas le temps d'entendre la fin de sa phrase que je raccroche. Je souris en imaginant la scène qu'elle va me faire pour ce que je viens d'oser faire, mais Kay sait que je déteste parler au téléphone et elle persiste à m'appeler. Alors 1 point partout, balle au centre pour ce matin.
Je débranche le chargeur de mon téléphone et le mets dans mon sac à main, avant de me diriger dans la salle de bain pour récupérer ma trousse de toilette et mes derniers produits que j'utilise le matin. Je les mets dans ma seconde valise, la première étant déjà bien remplie.

Je descends mes deux valises, non sans mal, et mon sac à main, puis les dépose près de la porte d'entrée.

Essoufflée par mon périple, je retourne ensuite dans ma chambre vérifier que je n'ai rien oublié. Une fois chose faite, je me stoppe au pas de ma porte et me retourne, nostalgique et triste de dire au revoir à cette chambre qui m'a vu grandir, qui m'a vu dans tous les états et qui était mon refuge. Mon lit collé contre le mur, si confortable que je pouvais y passer mes journées à lire. Mon bureau face au lit où j'ai passé des heures à potasser mes cours afin de mettre toutes mes chances de mon côté pour partir d'ici. Ma coiffeuse près de ma porte qui me servait davantage pour déposer mon bordel que pour me préparer. Mon placard presque collé à ma coiffeuse, à présent totalement vide. Mon fauteuil au pied de mon lit, dans lequel mes mamans me faisaient des câlins plus petite, me berçaient, me lisaient des histoires.

J'ai deux mamans. La « biologique », qui nous a porté ma sœur et moi. Nellie et moi l'appelons maman. Mon autre mère, on l'appelle mama. C'est pour les différencier mais aussi pour rappeler le pays natal de mama : le Mexique. Elle a toujours demandé à ce qu'on l'appelle comme cela. D'un point de vue extérieur, c'est un peu compliqué de s'y retrouver au début mais finalement on s'y fait vite.

Mes yeux commencent à s'embuer en ressassant tout un tas de souvenirs, aussi bien positifs que négatifs. Ma famille est ce qu'il y a de plus important pour moi. Partir loin d'elles me brise le cœur mais j'en ai besoin.
J'ai besoin de prendre l'air et d'avoir un nouveau départ. Ici je suis constamment comparée à mes mères, ou à ma sœur. Et c'est sincèrement épuisant. Et il y a en plus toutes les personnes que je ne veux plus jamais croiser.
Alors oui, j'ai besoin de partir.
De sortir la tête de l'eau.
De me retrouver.
De me découvrir.
De donner à l'occasion à mon coeur, mon corps, et mon âme, l'opportunité de se reconstruire.
De renaître.
Et ce n'est pas ici, là où tant de mauvais souvenirs continuent de se jouer encore et encore que j'y arriverai.