Chapitre 37.

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        Mon corps me fait mal. Mes poumons me brûlent à chaque respiration, ma trachée est comme remplie de milliers de petits bouts de verre, me faisant atrocement mal. Ma lèvre est enflée, même si elle a enfin arrêté de saigner et mon œil gauche devient de plus en plus compliqué à ouvrir. Mon coccyx me lance et mes côtes gauches me gênent à chaque respiration, chaque mouvement.

J'ai envie de pleurer et de me laisser submerger par l'angoisse qui m'obstrue la gorge et gêne mon estomac, mais je ne dois pas. Je dois tenir pour Kayla et Lili. Je dois les retrouver et les aider. Aider les garçons à les retrouver. À nous retrouver.
Alors je me redresse et m'appuie sur mes mains, avant de lâcher un grognement. Je ne suis qu'assise et mes côtes et mon coccyx me font atrocement mal. Je souffle un coup avant de me pencher et de me mettre debout.
Je ne peux m'empêcher de geindre et de souffler. Je m'appuie au mur près du matelas duquel je viens de me lever, la douleur me faisant voir des étoiles.
J'ai le souffle court, je m'en rends bien compte. Mais il faut que je sache où sont les filles.
De ce que j'ai compris, elles ne sont pas loin.

Quand ma tête me tourne moins, je commence à me diriger vers la porte de ce qui me sert de cellule, non sans gémir de douleur.

« Néa? Qu'est-ce qu'il y a ? » demande Thomas dans mon oreille.

-Rien. Chuchotais-je le plus bas possible, ne sachant pas s'il y a quelqu'un derrière ma porte. Je me suis seulement levée pour approcher la porte et trouver les filles.

Thomas ne répond pas.
J'ai chaud. À chacun de mes pas, ma température corporelle doit augmenter, au rythme de la douleur qui s'intensifie. Arrivée proche de la porte, j'essuie mon front du revers de ma manche et souffle.
Je tends ensuite mon bras sur la porte pour la toucher et sentir le matériau.
Puis je me rapproche davantage d'elle pour regarder par l'ouverture qu'il y a et je soupire en me rendant compte que le premier garde qu'il y a est proche des escaliers, que je peux voir d'ici, et non directement derrière ma porte.
J'observe le couloir, et les autres portes, qui doivent sûrement ressembler à la mienne.
Je m'éloigne légèrement et me colle au mur à côté.

-La porte est en vieux bois, les rebords sont en fer je crois et dans la porte il y a une espèce de petite fenêtre avec des barreaux en fer. Ça me fait penser aux vieilles portes de cachots dans les châteaux ou les manoirs. Chuchotais-je.

Je me stoppe pour reprendre ma respiration, et calmer mon rythme cardiaque.

-Je suis dans une pièce proche des escaliers, le couloir est en pierre, comme ma cellule, et il y a plusieurs portes ressemblant à la mienne. Le seul garde que je vois est aux pieds des escaliers.

« D'accord Néa. Tu te débrouilles bien. Tu peux retourner t'asseoir maintenant. » me répond Adrian.

Mais je ne suis pas d'accord. Il faut que j'appelle Kay et Lili. Que je sache où elles sont.
Je prends une grande inspiration qui me brûle de l'intérieur et me fait immédiatement monter les larmes aux yeux, pour pouvoir les appeler.

-KAYLA! LILI! M'époumonais-je plusieurs fois, m'attirant les foudres du garde.

Je tousse une énième fois, ma poitrine me faisant mal.
Si elles dorment, il faut que je les réveille.
Je reprends une nouvelle inspiration, pour les appeler une nouvelle fois.

« STOP! » crie froidement Astonn, de loin dans mon oreille.

Je hausse un sourcil.
Comment ça STOP ?

« Arrêtes ça tout de suite Néoma. Tu es en train de t'épuiser et de te faire mal. Si elles sont inconscientes, qu'elles ont été droguées, elles ne te répondront pas tout de suite. Et tu le sais. »

Néoma - Tome 1. [ En réécriture. ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant