Chapitre 58 - Louise

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J'ai demandé à Michael de me rejoindre aussitôt que possible, je l'attends au milieu du centre-ville, je vois son taxi arriver, il met un peu de temps à sortir, le chauffeur l'aide à porter ses sacs. Après, il le salue et part en direction de moi. Une fois qu'il est à ma hauteur, je saute dans ses bras.

- Wow, en quoi ai-je l'honneur de recevoir un énorme câlin ? me demande-t-il

Je me sépare de lui, je suis sur le point de pleurer.

- Wow wow, qu'est-ce qui s'est passé ? Tu as pleuré ? demande-t-il encore

- Il s'est passé quelque chose de grave.

Je sors mon téléphone et lui montre la vidéo.

- Ça s'est passé quand ?

- Au début des vacances, le lendemain de notre conversation au téléphone.

- Et tu ne m'as rien dit ?

Je pleure encore plus.

- Merde, tu sais de qui ça vient ?

- Non, c'est un compte anonyme, je suis dans la merde.

- Tu as parlé avec elle ?

Il ne dit même pas son prénom.

- Non, je l'ai bloqué, c'est de sa faute de toute façon.

- Comment ça s'est de sa faute ? Elle à pas demander à quelqu'un de vous filmer quand même.

- Non, mais si je ne sortais pas avec elle, rien de tel ne se serait passé.

Il est silencieux, il enregistre ce que je dis.

- Viens, on va aller se poser quelque part de plus calme pour parler.

Il me prend la main et je le suis, il me ramène dans un café, pas celui où je vais habituellement, un autre. Il commande deux cafés puis nous nous installons sur une table éloignée des autres.

Je commence à boire mon café, je ne parle pas.

- Tu ne penses pas que ça allait arriver un jour. me dit-il

- Tu es la troisième personne à me dire ça. lui réponds-je

- Donc, les autres et moi, nous avons raison, tu ne peux pas garder ce secret à vie.

Je suis prête à prendre mes affaires et m'en allais, je n'ai pas envie d'entendre ce discours à nouveau, mais il prend ma main avant que j'aie l'opportunité de partir.

- Je sais que ce n'est pas ce que tu as envie d'entendre maintenant, mais c'est vrai, c'est impossible de garder pendant très longtemps un couple sans que personne le sache. Quand ton bonheur est trop grand, tu as envie de le dire aux autres.

Il caresse ma main.

- Regarde, tu étais heureuse comme tout quand tu me l'as dit pour vous deux, moi je suis dans une situation particulière, je ne veux pas être et je ne serais jamais en couple. Quand j'ai compris qui j'étais, j'étais heureux de l'annoncer aux autres, pourquoi ça changerait maintenant ?

Il a peut-être raison quelque part. Il est beaucoup trop intelligent.

- Je ne pensais pas que tout allait changer si vite.

- C'est normal, la vie ne va pas à la vitesse que l'on souhaite et on aurait envie de tout contrôler, mais ce n'est pas possible.

- Je ne pense pas que je serais capable d'aller au lycée demain, tout le monde va me regarder.

- Je sais que tu préfères te fondre dans la masse et je sais que ça va être compliqué, mais il va bien falloir que tu y retournes un moment donné, tu ne peux pas abandonner les cours à cause de ça.

HeureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant