Chapitre 23 - Allison

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- Comment ça pas la première fois Louise ?

Elle ne me répond pas tout de suite, c'est un mauvais signe.

- C'est à cause de ça que mes parents se sont séparés, mon père battait ma mère car, il pensait qu'elle le trompait, mais pas que.

- Quoi ?

Je m'attends au pire et effectivement, je n'avais pas tort. Elle soulève son haut et je vois de grosses égratignures sur sa côte droite.

- Pendant une dispute, j'avais essayé de les séparer, il ne s'attaquait qu'à ma mère, mais ce jour-là je me suis pris des coups.

Je suis choqué, comment peut-on infliger ça à un enfant. J'ai les larmes qui montent.

- Oh mon Dieu je ne savais pas, je suis désolée.

- Ce n'est pas grave, j'ai voulu t'en parler plusieurs mais je n'y arrivais pas.

- Je comprends que tu aies voulu garder ça pour toi.

Des larmes coulent le long de mes joues, m'entendant sanglotais, Louise me regarde de plus près, la faible luminosité des lampadaires ne nous suffise pas pour voir.

- Pleurs pas, sinon je vais encore plus pleurer.

- C'est arrivée quand ?

- Il n'y a pas longtemps.

Elle garde son calme, mais je vois qu'elle veut craquer une nouvelle fois.

- C'était cet été, j'étais partie me balader pour faire des photos et je suis rentrée chez moi en fin d'après-midi. Je l'ai vu frapper ma mère, j'ai posé rapidement mes affaires et je me suis mis entre les deux et voilà le résultat. continue-t-elle

Elle fait une pause.

- Le truc, c'est que ne n'arrive pas à le détester, c'est mon père après tout, malgré tout ce qui s'est passé.

- Tu ne peux pas le haïr du jour au lendemain, c'est normal.

- Même si je lui en veux, je l'aime quand même.

- Et il est où maintenant ?

- Je ne sais pas, je pense qu'il est parti pas longtemps après moi, je n'ai pas réfléchi une seconde avant de partir.

Je vois qu'elle commence à reprendre correctement sa respiration, mais une question me reste en mémoire :

- Mais ta mère voyait vraiment quelqu'un d'autre ?

- Je ne sais pas.

Le froid nous gagne, on est toutes les deux gelées.

- Je vois un psy aussi à cause de tout ça, il y avait une période avec ma mère, surtout dans les premiers mois de la séparation où on ne pouvait pas se parler sans se hurler dessus. J'ai dû changer de psy quand on a déménagé. continue Louise

- On trouvera une solution, ne t'inquiète pas.

Je me rapproche d'elle pour lui faire un câlin rapide puis la regarde droit dans les yeux.

- J'espère.

- Je serai toujours là pour toi.

- Pour de vrai ?

- Oui, je m'en voudrais si quelque chose se passe, je ne veux pas te perdre.

L'envie de l'embrasser monte, mais je n'ose pas, je ne veux pas profiter de sa vulnérabilité, je contourne donc mon regard pour prendre mon sac, j'en sors un paquet cadeau, je lui tends.

- Tiens, je pense que ça peut te remonter le moral.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Ouvre !

HeureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant