Chapitre 70 - Allison

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J'ai suivi Louise à la sortie du cours, j'ai attendu quelques minutes avant de rentrer dans la bibliothèque, j'ai signé mon nom à l'accueil puis je me suis installée à côté d'elle.

Elle tourne le regard vers moi.

- Qu'est-ce que tu fais là ? me demande-t-elle

- Je fais comme toi, je vais travailler sur mon exposé d'allemand. lui réponds-je

Elle regarde autour d'elle puis dit :

- Il y avait d'autres place tu sais, tu n'étais pas obligé de t'asseoir à côté de moi.

- Les autres ordinateurs ne marchent pas.

C'est un mensonge évidemment, ce sont des nouveaux ordinateurs qui ont été installés pendant les vacances donc en principe, ils fonctionnent tous.

Je sors de mes affaires mon cahier d'allemand, puis fait mine de faire des recherches.

- Non, tu n'es pas venu ici par hasard, tu veux quoi franchement ? me demande Louise

Je pose mon stylo et décroche mon regard de l'écran pour la regarder.

- Je veux te parler. lui réponds-je

- Me parler de quoi au juste, de cette vidéo ?

- Un peu de silence les filles.

C'est la documentaliste qui nous parle, je me retourne et la regarde.

- Pardon madame, on bosse sur un exposé. lui réponds-je

- D'accord, mais faite moins de bruit, ça serait appréciable.

Je me retourne de nouveau et fait face à Louise, je chuchote :

- Oui, tu vas m'ignorer combien de temps ? Tu sais que ce n'est pas de ma faute.

Elle prend son stylo dans sa main.

- Tu ne peux pas me forcer Allison, tu sais que c'est dur pour moi, si j'ai cette personne qui a pris la vidéo devant moi, je ne sais pas ce que je lui ferai.

- Il fallait bien que ça arrive un moment donné, tu aurais voulu qu'on garde ça secret toute notre vie.

- Peut-être, mais tu ne peux pas m'en vouloir de ne pas faire mon coming-out.

- Évidemment, mais je veux que tu saches que tu ne peux pas faire ta vie avec quelqu'un comme ça, sans que personne le sache.

Elle ne me répond pas, elle continue son devoir d'allemand, elle sait que j'ai raison.

- Tu penses trop à ce que les gens pensent de toi Louise.

Je prends mes affaires et sort rapidement du CDI, Dylan m'attend devant. Je suis au point de presque pleurer, mais pas de tristesse, de colère.

- Alors ? me demande-t-il

- Elle ne veut vraiment pas me parler, je ne sais pas si le plan va fonctionner. lui réponds-je

- Mais si, je vais essayer de lui parler demain, de toute façon, Michael va lui parler ?

- Oui, j'espère qu'elle va dire oui.

- Moi aussi.

Il entoure mes épaules de sa main, nous repartons de la partie du bâtiment où il y a le CDI pour aller dehors, même s'il fait très froid aujourd'hui, ça fait du bien de prendre un peu l'air. 

HeureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant