Chapitre 1

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Malia

 — Alice, tu m'écoutes ?

Je suis juste une femme qui boit un café avec un homme sympa, rencontré il y a quelque heure dans un musé dédié à l'art de la musique. Pourtant je ne veux pas être ici.

— Excuse-moi, tu disais ? demandé-je en serrant mon gobelet de café brûlant entre mes mains.

— Ça te dit de venir chez moi ? Pour boire un verre ?

J'ai le cœur qui s'accélère beaucoup trop fort. Je crois que mes mains sont aussi crispées que mon ventre. Ma peur va me faire pleurer. Je n'aurai jamais dû venir à ce rendez-vous. Je ne suis pas prête. Peut-être que je ne le serais jamais, mais au moins j'ai essayé. Cet homme est gentil et assez marrant, mais on vient juste de se rencontrer et je sais ce qu'il attend de moi. Si je vais chez lui ce n'est pas pour se regarder dans le blanc des yeux.

— Désolée. Non.

Ses yeux bleus regardent mes mains qui vont finir par transpercer le gobelet. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres avant qu'il ne pose sa main sur la mienne.

— Tu vas finir par le renverser sur toi à force de l'écraser, détends-toi. Je te demandais juste si tu avais envie. Je ne vais pas te forcer.

J'expire lentement en hochant la tête. Je ne me sens pas à l'aise, il faut que je rentre chez moi.

— Je... tu... désolée, bafouillé-je en enlevant ma main de la sienne, excuse-moi je vais rentrer, il est tard.

Je relâche mon gobelet en ayant les doigts douloureux puis je m'empresse de remettre mon gilet avant de sortir des billets pour régler nos consommations.

— Laisse-moi te ramener, il fait presque nuit.

— Non c'est bon, j'aime marcher. Passe une bonne nuit.

Je resserre mon gilet contre moi en regardant les alentours par réflexe.

Il m'a tellement brisée que je ne suis plus capable de laisser un homme s'approcher.

— Je n'ai même pas ton numéro, dit-il en me regardant partir.

Je ne préfère pas répondre et je pousse la porte du café pour partir. L'air frais me rafraîchi immédiatement le corps et je me sens beaucoup mieux. Je sors mon téléphone pour regarder l'heure, en espérant avoir le dernier métro pour rentrer.

Allez ! Ce n'est pas le moment de penser à mon ancienne vie. Je suis une femme forte. Plus personne ne me brisera, plutôt mourir.

J'arrive dans le métro deux minutes trop tard, le train disparaît dans les tunnels. Merde ! Je balance un coup pied d'énervement dans un caillou en replaçant mon sac sur mon épaule pour faire demi-tour. J'aurais dû prendre ma voiture. J'enlève mes mèches brunes qui se sont collées sur mon visage en remontant à la surface. Ce n'est pas grave je vais marcher. Ça fait un moment que je ne suis pas partie courir, je dois garder la forme. J'aime me balader la nuit dans Los Angeles, tout est calme, la plupart dû temps. Souvent je m'installe contre un arbre pour regarder les étoiles en parlant avec les morts. Ça me fait du bien.

Je coupe dans les petites ruelles pour aller plus vite. Mon bébé m'attend et je n'ai pas envie de le faire patienter trop longtemps. Opium c'est mon grand amour. Il a deux ans et c'est mon petit chat d'amour. Un Maine-Coone tout blanc avec des yeux vairons, un bleu très clair avec un vert sublime. Depuis que je l'ai adopté mon cœur souffre un peu moins.

Quand je passe entre deux rues un hurlement fait dresser tous mes poils. Un hurlement que je reconnais parfaitement pour avoir déjà ressenti la douleur qui te fait hurler du plus profond de ton être. Je ferme les yeux un instant, puis m'arrête pour observer ce qu'il se passe. J'arrive à apercevoir une jeune femme contre un mur se faire frapper par deux types. Ses pleurs se mélangent aux rires de ces hommes et de leur insulte.

SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant