Chapitre 6

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Malia

Je serre mes draps de toutes mes forces, sans réussir à contrôler ma respiration. Je suis incapable de m'arrêter de pleurer. Je le déteste. Son putain de sperme me brûle la peau. Chaque éjaculation qui recouvre mon corps m'a tétanisé et m'a replongé dans un passé qui me brise depuis trois ans. La chaleur de sa semence chaude qui s'imprègne dans ma peau augmente mes sanglots. J'aurais préféré être frappée que de recevoir cette punition. Les images de Rafael qui se tiennent au-dessus de moi avant de me violer, de me mutiler, recouvrent ma peau de chair de poule. J'étouffe. Son visage me paraît tellement réelle. Il n'est pas là. Sa voix qui me murmure que je suis délicieuse contracte mon estomac d'une telle force que je me relève d'un bond pour courir dans la salle de bain en tombant à genoux devant les toilettes pour vomir.

Je n'arrive plus à respirer sous ma crise d'angoisse qui comprime ma poitrine. Toute cette souffrance qui me consume est aussi dévorante que les flammes de l'enfer.

L'enfer. C'est exactement où je suis en ce moment.

Encore.

Je me relève à bout de souffle en essuyant ma bouche du revers de la main pour actionner le jet de la douche et me placer sous l'eau glacée qui ne me fait même pas sourciller. Je tremble uniquement de peur. Le regard baissé sur mon corps souillé, j'attrape une éponge de douche blanche pour me frotter et faire disparaître toute cette humiliation.

Je sors de ma chambre qui est restée ouverte. À pas de loup je descends les escaliers en passant les doigts dans mes cheveux mouillés à la recherche de mon chat. J'appelle Opium en allumant quelques lumières. Je suis soulagée de l'apercevoir couché dans un canapé confortable, les pattes avant étirées, à se prélasser.

— Opium, tu m'as fait peur. Reste avec moi mon bébé.

Je le soulève par le ventre pour le ramener contre ma poitrine en l'embrassant plusieurs fois. Ses ronronnements m'apaisent tellement. Je m'arrête devant le piano sans réussir à détacher mon regard de cette merveille. Tellement de souvenir me reviennent en tête. Les flashs de mon père, assit derrière le sien, de sa voix grave, de ses mélodies qui m'ont bercé la nuit. Je repose Opium en sentant mes larmes s'accumuler aux coins de mes yeux et je pose ma main sur le bois. Je fais le tour pour m'installer sur le tabouret et soulever le clapet en tremblant. Les sublimes touches blanches et noir brillent sous mes yeux. C'est un magnifique piano de luxe d'une grande marque d'Italie. Un putain de Fazioli. Il est majestueux, élégant, très cher et fabriqué à la main. C'est un petit bijou de qualité. J'effleure du bout des doigts chaque touche en fermant les yeux. C'est comme si j'arriverais à sentir chaque vibration s'infiltrer dans tout mon être.

Ça fait si longtemps. La musique me manque terriblement.

Un grondement me fait sursauter, j'ouvre les yeux en retirant mes mains précipitamment du piano pour éviter de justesse le clapet qui se referme brutalement.

— Tu as failli me péter les doigts !

Élio qui est toujours à torse nu, tient une bouteille d'eau entre ses mains avec un regard plein de mépris.

— Je t'interdis de toucher ce piano ! Dégage !

Je me relève immédiatement de mon siège en voyant que mes yeux sont juste devant ses abdominaux assez développés qui émoustillerait n'importe quelle femme.

— Je t'ai vu tuer ce mec, avoué-je en gardant mon calme malgré l'aura noir qui l'entoure.

Pourquoi il ne bouge pas ? J'en ai marre de jouer. Autant qu'il pense que je travaille pour Andy. Et qu'il me tue.

SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant