Chapitre 23

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Malia

J'ai vu juste apparemment. Il y a bien eu une attaque ce soir. Et tout droit dirigé vers les affaires des Costa ! Le visage d'Élio s'est décomposé pendant qu'il écoutait son homme au téléphone.

Putain il m'a mis du dentifrice dans le cul ! Il est complètement malade ! J'ai intérêt à vite aller faire un lavement.

Encore trempée de sueur, avec les muscles endoloris, je me hisse sur la pointe des pieds pour faire passer mes liens en plastique hors du crochet afin de me libérer. Après plusieurs tentatives je retrouve enfin ma liberté. Mes jambes menacent de me lâcher sous les vagues de douleur qui traversent tout mon corps. L'épuisement me submerge. Les mains toujours entravées, je récupère ma serviette pour couvrir un peu mon corps et sortir d'ici.

Pourquoi il a décidé de me détacher ?

Je fais un détour par la cuisine pour me saisir d'une paire de ciseaux et m'occuper de libérer mes mains. Mon poignet me lance, ma peau est toute violacé. Le simple fait de faire un mouvement me fait souffrir. Je me dépêche de m'enrouler dans ma serviette, pleurant toutes les larmes de mon corps en me rappelant qu'il me reste uniquement les vêtements que je portais aujourd'hui. Voilà ce qu'il arrive de jouer avec un homme qui n'a pas de cœur. Encore une fois il gagne. Mais je ne compte pas baisser les bras. Je n'ai pas dit mon dernier mot. J'ignore la brûlure intense dans mes fesses en allant dans la buanderie. Il doit me rester des sous-vêtements dans la machine à laver. Je les récupère encore humides avant qu'ils ne disparaissent, puis je fouille dans le linge propre des garçons pour trouver de quoi m'habiller. Élio ne pourra pas vider les dressings de tout le monde. Sans vraiment savoir à qui appartient les joggings, les tee-shirt ou même les pulls, je prends tout. Une montagne de fringues d'hommes s'entasse dans mes bras avant que je ne fasse demi-tour avec un sourire satisfait pour rejoindre ma chambre.

Dans l'entrée, je m'arrête devant la commande que j'ai passé pour énervé ce connard. Je pose mes nouveaux vêtements dans un coin pour me saisir d'une pile de cartons qui contient les sacs à mains de luxe, et traverse sa maison pour rejoindre la terrasse. Je m'approche de la piscine en balançant tout. Va te faire foutre Élio ! La colonne s'écrase dans l'eau et je ne bouge pas, en observant les cartons flotter, prendre l'eau.

Putain ! Malia arrête de le provoquer !

Je me laisse tomber sur un transat en me passant les mains sur mon visage encore douloureux. Et le cul en feu !

Ce n'est pas comme ça que je pourrais quitter cet endroit. Élio doit avoir confiance en moi. Je dois lui raconter, sans pour autant dévoiler qui je suis. J'ai un peu de mal à me souvenir ce qu'il s'est passé ce soir. Je me revois glisser contre un mur après avoir tué le troisième homme. Ensuite, tout devient flou, comme si j'étais partie ailleurs. Je n'arrive pas à assembler des souvenirs cohérents entre le moment où j'étais dans le couloir et le moment de la douche froide, lorsque Élio était devant moi.

Tout ce que je sais, c'est que j'étais bien. Comme si je ne ressentais plus aucune douleur. Tout était si calme, si apaisant.

Je flottais.

D'un pas las, je me relève pour rentrer dans ma prison. Je suis épuisée. Je ramasse mes nouveaux vêtements et monte pour prendre la direction de ma chambre. Je veux dormir. Et tout ce que j'espère c'est qu'aucun des hommes que j'ai tués ait eu le temps de contacter mon psychopathe de fiancé.

***

Je me réveille en sursaut. Une porte a claqué. Je cherche instinctivement Opium, dans le lit à côté de moi, mais il n'est pas là. Malgré les heures de repos, ma fatigue ne semble pas s'être évaporée. Il est quelle heure ? Je me redresse avec précaution, la douleur lancinante dans mes muscles me rappelle que j'ai des contusions un peu partout. Du pied à la joue. Encore à moitié endormie je resserre la ficelle du jogging trop large que j'ai enfilé, en prenant la direction des escaliers. J'ai besoin de boire, et de manger. J'aimerais bien écouter la musique et trouver mon chat.

SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant