Chapitre 33

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Malia

J'ai retrouvé mes esprits. Je suis de nouveau dans l'ambiance bruyante du casino. Mario n'est plus là, et son manque me fait mal. Je prends la direction du bureau d'Élio en étant assez stressée. Il faut que je sache si Mario a été repéré. Je ne prends pas la peine de frapper, j'ouvre la porte dans laquelle il s'est enfermé plus tôt, en restant paralysée sur le seuil. Je suis incapable d'émettre le moindre son devant la scène qui se déroule devant moi. Élio est en train de baiser une blonde, dans le canapé de son bureau. Encore habillé, son sexe sorti par sa braguette pénètre une femme qui a la jupe relevée, les fesses à l'air, à quatre pattes en gémissant. Au moins elle est constante. Le plaisir que je lis sur son visage me perturbe plus que je le devrais.

— Un problème, mon ange ?

La voix d'Élio me ramène à la réalité. Je remonte mes yeux larmoyants dans les siens en secouant la tête. Le voir avec une autre femme ne devrait pas me toucher autant. Pourtant, l'envie de lui arracher tout ce qui lui procure du plaisir ne me quitte pas.

— Non. Il faut du papier toilettes chez les femmes. J'y retourne.

Je referme la porte en me forçant pour ne pas pleurer. Ce que je dois retenir c'est qu'il est bien trop occupé à baiser pour avoir vu Mario. C'est ce qui compte non ?

Alors pourquoi j'ai mal ?

Je pose ma pochette sur le bar un peu trop fort en faisant signe au serveur de me servir.

— Enfoiré de Costa ! marmonné-je en me laissant tomber sur un tabouret.

Un homme attire mon attention en m'adressant la parole d'une voix chargée d'un accent espagnol.

— Tu as perdu tout ton argent ?

Je dévisage l'homme, qui ne semble pas être originaire des États-Unis. Mon esprit se met en alerte. Est-ce possible qu'il soit l'un de ceux qui surveillent le casino, impliqués dans l'explosion ?

— Oui ! dis-je d'un ton amer, tout est sûrement truqué ici ! Et dire que je pensais repartir avec le jackpot !

Je commande un cocktail fort pour tenter de dissimuler mon trouble. Le voir se relever pour s'installer à mes côtés m'angoisse. Ses yeux sombres sont fixés sur moi avec insistance.

— Je suis sûr que la chance va tourner. La mienne vient d'arriver, j'ai l'impression.

Mon visage affiche un sourire forcé, dissimulant mon anxiété. Malgré mes origines, je ne porte pas d'accent. Ma mère était américaine et j'ai su parler les deux langues aussi parfaitement qu'elle.

— Tu es seul ? demandé-je, espérant que mon ton paraisse naturel.

L'homme qui est assis au bar a tout du typique espagnol, je remarque immédiatement ses chaussures en cuir usées. Il porte une tenue sans élégance, sûrement de l'occasion. Ses cheveux bruns sont ébouriffés, comme s'il venait de passer ses doigts à travers. Une barbe de quelques jours encadre son visage ovale. Les bijoux qu'ils portent me font penser au clan des barbares. Son sourire cache quelque chose de plus profond.

L'homme penche légèrement la tête, observant mon visage avec un mélange d'intérêt.

— Pas vraiment. Toi si, j'ai l'impression.

Je hoche la tête, gardant mon sourire de façade.

— En effet, je suis venue seule ce soir. Les amis que je devais retrouver ont eu un empêchement de dernière minute.

L'homme prend une gorgée de son propre verre, tout en continuant de me fixer. Mon instinct me dit que je dois être prudente.

— Tu connais Élio Costa ?

SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant