Chapitre 38

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Malia

Je suis complètement défoncée, carrément dans un autre monde. Le retour de notre virée nocturne est tout sauf élégant. La voiture s'immobilise enfin, et nous sommes tous les deux complètement saouls, sous l'influence d'un mélange d'alcool et de drogue. Descendre de la voiture sans tomber est un exploit. Enzo et moi on a vraiment du mal à marcher droit. On rigole comme des enfants, agrippés l'un à l'autre pour ne pas chuter lamentablement.

Je me suis éclatée comme une folle !

— Je n'arrive pas à croire que tu aies déjà pris de la drogue, siffle Enzo en trébuchant au pied de la fontaine. On a bien profité de la nuit. J'ai trop chaud !

Je manque de tomber dès qu'il me relâche pour se déshabiller alors que nos rires résonnent dans la nuit.

— Oh pardoooooon, dis-je en me retournant vers quelqu'un qui bute dans mes pieds.

Je plisse les yeux pour me concentrer sur ma vue. Mais c'est qui ? Son ombre est impressionnante. Je lève ma main vers cette chose froide et dur qui ne ressemble pas à un humain.

Ohhhhh !

— T'es vraiment beau pour un arbre toi. Mais tu devrais reculer et faire attention. Tu sais que j'ai vu un homme déguisé en pingouin ce soir. C'était trop marrant. Ehhhh mais fait attention, tu vas tomber !

Je pose mes deux mains autour du tronc pour le stabiliser sous le rire d'Enzo qui monte au bord de la fontaine, en recommençant à chanter.

— Je crois qu'on a réussi à battre tous les records de débauche ce soir ! lance Enzo en essayant de garder son équilibre.

Je ris aux éclats. Les lumières du manoir sont floues, et je ne sais pas si on va réussir à passer la porte.

— Ouais, c'était... mythique ! répliqué-je, en accentuant chaque syllabe. C'est qui ce type qui dansait la samba sur la table du buffet ? Je crois qu'il pensait que c'était Rio de Janeiro ici.

— C'est mon pote ! s'écrie Enzo en me balançant un peu d'eau fraîche dans la nuque.

Il saute au ralenti en s'avançant vers moi avec un doigt levé dans ma direction.

— Tu es sûre que tu n'as pas épousé le sapin dans le jardin ? Ça fait bien dix minutes que tu lui parles en espagnol.

J'éclate de rire en caressant son joli tronc qui sent vraiment bon. On a la même âme latine lui et moi.

— On se comprend sur un niveau spirituel. Regarde-le, il a l'air tellement zeeeeennnnn. C'est pas un sapin ! Tu es quoi exactement ?

Je l'interroge du regard en fouillant dans ma mémoire à quel genre d'arbre il peut correspondre. J'en sais vraiment rien. Enzo ne retient pas son rire en m'attrapant par à taille pour nous remettre sur le chemin.

— Il doit avoir soif. On va aller chercher une scie et le mettre dans la maison.

Mais trop bien ! C'est une putain d'idée de génie !

Je lui offre un sourire béat, puis nous entamons une chanson à tue-tête en entrant dans le manoir. Nos voix résonnent dans les couloirs, et nous nous soutenons mutuellement pour éviter de s'écrouler comme des dominos. Enfin presque. Je perds l'équilibre en entraînant Enzo dans ma chute, faisant tomber au passage quelques objets de décoration. La douleur dans mes fesses me fait grimacer et rire.

— Putain j'ai vraiment mal au cul, Enzo. Tu fais chier.

— Debout, bella. On doit aller chercher notre pote. C'est pas sympa de le laisser dehors.

SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant