Chapitre 45

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Malia

J'ai essayé d'appeler Mario une bonne partie de la nuit. Sous ma couette, le plus discrètement possible, et à chaque fois je suis tombée sur la messagerie. J'ai peur. Avec nervosité je fais irruption dans le salon pour allumer la télévision en cherchant encore des informations qui parleraient de l'Espagne. Mes yeux parcourent chaque ligne sur l'écran, avant de zapper, puis la télécommande disparaît de mes mains.

— Tu te décides enfin à te lever. On sort. Viens.

Élio se tient devant moi, vêtu d'une tenue des plus classiques.

— Pour aller où ?

Son regard est d'une froideur implacable. Il éteint la télévision, balance la télécommande sur la table en m'ordonnant de le suivre. Résignée, je l'accompagne en soupirant.

Quel jeu diabolique je vais devoir supporter ?

— On va faire quoi ? répété-je avec irritation en traversant le manoir.

À l'extérieur, Élio se dirige vers une de ses plus belles voitures. D'un geste sûr, il la déverrouille et m'ordonne de monter en faisant le tour pour se placer à la place conductrice. C'est bizarre. Pas de chauffeur aujourd'hui ? Les bras croisés, je m'immobilise, puis, je m'assois par terre, avant de m'étaler sur le bitume, en écoutant sa porte se fermer. Je fixe le ciel bleu, sans aucun nuage, refusant de monter dans sa voiture, ne pas jouer à son jeu. Le doux moteur ronronne, et j'entends le bruit de la porte qui s'ouvre.

— Mais putain ! Tu fous quoi ? T'es où ?

Ses bruits de pas se dirigent vers moi, quelques secondes plus tard son visage apparaît au-dessus de moi. Élio relève ses lunettes de soleil en me regardant allongée de tout mon long.

— Monte dans ma putain de voiture !

Je garde le silence.

— Ok, soupire Élio en se dirigeant vers la portière. Très bien. La galanterie. Mes plus sincères excuses.

Je tourne la tête en réprimant mon envie d'éclater de rire. Il se fout de ma gueule ? Il vient vraiment de m'ouvrir la porte ? Comme un putain de chevalier servant. Ce n'est pas de ça dont j'ai besoin.

— Rien à foutre de ta politesse. Je ne monterai pas avec toi, lui dis-je en levant mon majeur dans sa direction. Je veux savoir où on va ?

Élio soupire à nouveau, en gardant son calme, et se penche pour m'agripper par la taille, me forçant à me relever. Il me place dans la voiture, murmurant que je suis chiante, et je le laisse faire. Assise sur le siège en cuir, dès que la portière se referme, Élio fait le tour pour me rejoindre. J'ouvre brusquement ma porte pour retrouver ma place sur le sol. 

— Mon ange, je te promets que tu vas finir dans le coffre !

Élio est déjà au-dessus de moi, à me claquer sur son épaule pour me faire rentrer dans sa voiture une seconde fois.

— Je n'ai pas envie de sortir avec toi ! Je préfère passer ma journée enfermée au sous-sol.

Mon corps glisse lentement entre nous. Ses deux bras puissants me tiennent par les cuisses, et son souffle me caresse le visage.

— S'il te plaît. Donne-moi juste ça. Nous deux. Juste nous deux.

Je devrais détourner les yeux pour ne pas me perdre dans les siens. Sa façon de me regarder comme si c'était la dernière fois le rend encore plus beau que jamais. Sentir ses mains me toucher de cette façon si douce est tellement perturbant.

SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant