Chapitre 24

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Élio

— Je n'arrive pas à comprendre pourquoi elle n'a pas tiré. Elle avait l'occasion de me tuer.

Depuis deux jours, la scène repasse en boucle dans mon esprit. Une arme était pointée sur moi, j'étais seul. C'était le moment pour m'abattre. Son comportement étrange me perturbe plus que l'explosion.

— Elle t'a sauvé la vie, mon frère. C'est le plus important.

— Non. Il y a quelque chose qui ne va pas. Elle a tué les trois hommes. J'ai entendu le premier coup de feu. Pourquoi moi elle me laisserait en vie alors qu'elle est ma prisonnière ? Ça n'a aucun sens. Elle aurait dû tirer pour sa liberté. Pour tout ce que je lui fais.

Elle aurait dû laisser le troisième tirer sur moi ! Putain, mais pourquoi je respire encore ?

Nikolas reste silencieux, il réfléchit. Lui aussi trouve cette histoire étrange. Il était dans mon bar hier soir, il a sûrement vu ses hommes entrer et doit se demander pourquoi il n'a rien aperçu de suspect. Enzo, lui, semble stressé uniquement pour la cargaison qui s'est envolée en fumée. Il sait très bien que notre père va vouloir des explications, et rapidement.

— Tu penses qu'elle dit la vérité ? Des Espagnols ? On a aucun échange avec eux.

J'acquiesce vers mon frère en me remémorant notre discussion devant mon piano. Elle était surprise que je puisse penser qu'elle ait un lien avec l'attaque. Les expressions sur son visage étaient sincères, mais il se passe autre chose. J'en suis certain.

— Le clan Diamanté peut avoir des soldats espagnols ou qui parlent espagnol. Ils cherchent à nous faire tomber depuis des années. Ces trois hommes devaient être des éclaireurs.

— Ils savaient que tu ne serais pas présent ce soir à la livraison, ni au bar, ni chez toi. Ils connaissent notre point de ravitaillement, et sûrement d'autres informations, réplique Nikolas en se redressant. Ils avaient des putains de lances grenades. Et du bon matos. Sept hommes sont morts sur le bateau. Ils ne voulaient pas ta drogue, Élio.

Je sais putain ! Ce message est un avertissement. Ils ne vont pas s'arrêter avant d'avoir eu ce qu'ils veulent. C'est-à-dire : La guerre.

— La sécurité a été renforcée. Cette histoire sera bientôt réglée. Ma priorité est de retrouver Andy. Ça fait plus de trois mois qu'il est sur tous les radars ! Trois putains de mois qu'il se cache ! Il n'y a que lui qui m'intéresse pour le moment. Oublie Alice et concentre-toi uniquement sur lui.

La disparition de Cléo me tue de jour en jour. Je n'arrêterai jamais de chercher l'homme qui nous la prise. Jusqu'à mon dernier souffle elle restera ma priorité. Elle est en vie, quelque part, je le sens, et je la trouverai.

Avant de mourir devant sa sœur, Gaëtan m'a confirmé ce que je savais déjà : Andy a orchestré son kidnapping. Il a profité de mon séjour à l'hôpital, de mon état de faiblesse pour nous prendre la personne qu'on aime le plus au monde. Gaëtan ne savait rien de plus, ça faisait des mois qu'il n'avait plus de ses nouvelles. Je le crois. Il aurait tout déballer pour sauver sa sœur. Son chef a bien fait en sorte que personne ne sache où se trouve Cléo, ni où ils se cachent.

— Comme tu veux, soupire Nikolas. Quels sont les ordres ?

— On ne change rien à nos plans pour le moment, dis-je en les regardant l'un après l'autre. Jonas piste ces bâtards. On reste vigilants, mais les affaires continuent. Nikolas, je veux que tu contactes Viktor pour une nouvelle livraison.

— Combien ?

— Une centaine. Et le plus vite possible.

Je réduis en miettes la cigarette dans ma main avec une sensation de perdre le contrôle. Ma patience se tend comme un fil sur le point de se rompre. Un mélange bouillonnant de culpabilité et de rage monte en moi. J'ai l'impression d'être un volcan qui va imploser. Une notification lumineuse sur mon téléphone me tire un sourire. Je me redresse de mon siège, autorisant les gardes à la porte à faire entrer mon invité avec son équipement.

SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant