SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]

Chapitre 11

Élio

Je me masse les tempes en posant mes coudes sur mon bureau.

— Tes migraines reviennent ?

Putain, oui. Depuis que cette fille est entrée dans ma vie. J'appuie un peu plus fort en refoulant les pics de douleurs qui me traversent le crâne.

— Je vais bien. Du nouveau sur cette Alice Weber ?

Nikolas secoue la tête, d'un regard irrité qui ne m'échappe pas. Lui qui est efficace en informatique et piratage, semble complètement dans le brouillard. J'attrape une cigarette qui traîne près de mon ordinateur pour la rouler entre mes doigts, en lâchant un profond soupir.

— Non. Cette fille est un putain de fantôme. J'ai fait une recherche sur la plaque de sa voiture qui m'amène tout droit dans le trou de cul du monde. Comme si quelqu'un s'amusait à bloquer mes recherches. Dès que j'ai l'impression  d'avancer, je refais trois pas en arrière. C'est pas normal. Tiens.

Je récupère la feuille qu'il me tend pour lire les résultats de sa prise de sang. Je parcours les analyses avec sérieux. Elle est en bonne santé, pas de grossesse en cours, ni de maladie. Elle a un petit manque de fer et de vitamines, autrement tout est ok.

— Personne ne change d'identité sans raison. Son passeport est presque trop parfait. Elle vivait avec quel argent depuis trois ans ? Elle doit avoir du pognon quelque part.

— Je continue de me renseigner. C'est une coriace cette femme. Tu penses que c'est une flic sous couverture ?

Je m'adosse contre mon siège, faisant glisser cette putain de clope sous mon nez en fermant les yeux un instant sous l'odeur du tabac qui s'infiltre dans mes narines.

— Tout est possible, mais je ne pense pas.

C'est ce que j'ai cru au début, mais il y a autre chose. Julia m'a confirmé qu'elle est venue l'aider en lui proposant de la ramener chez elle, sans poser de questions.

— Pourquoi tu ne la tues pas ?

Je souris en regardant Nikolas qui a les yeux explosés à cause de son chat et son allergie.

— Parce que je veux savoir ce qu'elle cache. Mon instinct me dit qu'elle est plus importante qu'elle le prêtant. Prends des antihistaminiques le temps qu'on trouve qui elle est.

— Tu fais chier ! Tu pourrais la mettre avec les autres filles, râle Nikolas en se relevant. Je vais chercher le gamin.

Effectivement je pourrais. Sauf que j'en ai pas la moindre envie. Nikolas quitte mon bureau et j'ouvre le tiroir de mon bureau pour attraper un flacon de médicament et fourrer deux gélules entre mes lèvres. Je me sers un verre d'eau avant de me relever en regardant mon téléphone. C'est l'heure des retrouvailles.

Je quitte mon bureau, refermant la porte derrière moi, en entendant plusieurs voix qui proviennent du salon. Le temps est écoulé, si Carlos n'a pas réuni mon argent il ne reverra jamais son fils.

— Tu fais quoi ? fait la voix de ma prisonnière à Nikolas qui demande à Miguel de se lever. Tu l'emmènes où ?

— Ta gueule et va repasser mes chemises, dis-je en faisant mon apparition dans la pièce. Miguel va mettre tes chaussures. On va se promener.

Alice tourne brusquement la tête vers moi en relâchant son chat avant de se lever en lui faisant signe de la tête d'obéir.

— Tu ne vas pas lui faire de mal ? Il va rentrer chez lui en vie ?

La détresse dans ses grands yeux noisette me fait sourire. Mon regard descend le long de son corps recouvert d'un jeans noir délavé et de son gilet en laine beige qui cache toutes ses délicieuses courbes.