Chapitre 61

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Malia

Je ferme lentement la porte de la chambre où se sont endormi Manuel et Emilio, après avoir pris ma douche, pour vérifier que tout se passe bien. Ses petits garçons de 10, et 6 ans seront en sécurité chez moi, jusqu'à le réveil de leur oncle. Mon château est devenu une forteresse, chaque recoin est surveillé par des hommes armés, jour et nuit. Ils ne risquent rien. On a beaucoup discuté, et je suis soulagée d'apprendre qu'ils n'ont pas subit de violence physique. Ils savent que leur maman est morte, et malheureusement je ne suis pas capable de soigner leur cœur. Je ne peux que être présente, et les soutenir.

Je descends au rez-de-chaussée en lâchant un grand bâillement. Cette journée a été longue et fatiguante. Le fils de Rafael dort depuis notre retour, dans sa chambre, il ne semble pas dépaysé d'être entouré d'inconnu. Je pourrais me servir de lui pour retrouver son père, mais je ne suis pas certaine d'y arriver. Ma colère m'aveugle, m'empêche de réfléchir, je la sens monter en puissance. Mes réactions me surprennent, je tue avec un plaisir presque terrifiant, et je veux garder le contrôle, ne pas devenir le même monstre que je chasse en me servant d'un enfant.

J'attache mes longs cheveux encore mouillés, en me laissant tomber dans mon canapé, et j'attrape une assiette de tapas aux olives, chorizo, qu'il y a côté de Mario, en le regardant lutter contre le sommeil, la tête en arrière.

— Merci d'être toujours là pour moi, dis-je la bouche pleine. Mais va dormir, t'as plus vingt ans.

J'ai le droit à un grognement en guise de réponse. Il est exténué, mais refuse de se reposer plus de deux heures.

— Tu es certain de vouloir rester ici, ajouté-je en me léchant les doigts. L'avion décolle dans deux heures.

— Certain, affirme Mario en se massant le haut de sa cuisse. Je n'ai pas confiance en ce crétin qui passe son temps à s'admirer dans chaque miroir.

Je souris en me gavant de tapas avec l'estomac qui crie famine. Je suspecte Mario de vouloir me laisser partir seule, en sachant que je suis plus en sécurité dans le ciel, qu'ici, tant que Rafael n'est pas mort. Je vais passer beaucoup de temps dans un avion ces prochains jours, et ça me fait chier !

— Je sais à quoi m'attendre avec lui, et je ne peux plus faire marche arrière. Je lui ai promis. Certes, il nous aide pour son propre intérêt, mais dans quelques jours il partira, et nos contacts se résumeront à de simple échange de marchandises. En une journée nous avons réussi à libérer les filles. À tuer Andrès, Luisa, ainsi que Roberto, et leur clan. J'ai récupéré ma maison. Ses hommes sont efficaces, tu peux pas dire le contraire. J'aurais aimé que tu m'accompagnes en Asie, sans toi je me sens perdue.

— Tu ressembles plus à ton père que tu ne l'imagines, me dit Mario en se relevant, tu vas y arriver. Tu fais une belle équipe avec Nando, et puis je dois m'occuper de toutes ces filles. Soyez prudents, et n'oublie pas de...

— De t'appeler toutes les quatre heures, le coupé-je en roulant des yeux. J'ai compris. VA DORMIR !

— À tes ordres, chef, rigole Mario en quittant le salon. Je vous déposerai à l'aéroport.

Je souris en attrapant une bouteille d'eau fraîche. Il est hors de question que je le réveille pour être conduite à l'aéroport. Il a besoin de repos, et puis je ne pars pas pour des vacances. Je vais revenir vite. Je bois de longue gorgée en entendant des pas, puis je vois la tête de Nando apparaître. Lui il me cache quelque chose ! Il est parti sans rien me dire, et son sourire ne fait qu'augmenter ma curiosité.

— Ne crie pas trop fort. Tu vas réveiller tout le monde.

Qu'est-ce qu'il a encore fait ?

Il disparaît, et je pose mon assiette en me redressant à genoux dans le canapé.

SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant