SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]

Chapitre 46

Malia

Allongée sur le canapé, plongée dans un sommeil profond, je sens soudainement deux bras forts me soulever. L'étreinte m'est familière. Mon cœur s'emballe de soulagement en réalisant qu'il est enfin de retour. J'ai sombré dans le sommeil en l'attendant, et sa présence apaise immédiatement tout mon être.

— Élio, chuchoté-je d'une voix endormie. Ces types...

Élio dépose avec une délicatesse infinie ses lèvres sur mon front, en murmurant des phrases en italien dont je ne comprends pas le sens.

— Dors. Ne t'inquiète pas, ils sont tous morts.

Ses bras m'enlacent, m'entourent d'une chaleur réconfortante, et je me laisse guider jusqu'à ma chambre, complètement épuisée. Tendrement posée sur le lit, Élio reste près de moi, sans me lâcher. Dans la pénombre de ma chambre je relève la tête vers lui, en ouvrant mes yeux.

— Élio, que s'est-il passé là-bas ? demandé-je doucement en luttant contre l'envie de m'échapper de ses bras.

Il soupire, ses yeux reflètent la fatigue et la préoccupation. Je caresse sa joue du bout des doigts comme pour apaiser ses inquiétudes, et je suis autant surprise que lui de ce geste venu naturellement.

— C'était une attaque des Diamanté.

À mon tour de soupirer en posant ma tête contre son torse. Attendre qu'il rentre m'a rendu folle d'inquiétude. Je n'avais aucune nouvelle, ni d'information sur cette attaque. J'avais la sensation d'être visée, mais je suis soulagée qu'ils n'étaient pas ici pour moi. Ce n'est pas Rafael, tout va bien se passer. Élio passe sa main derrière mon dos pour me serrer davantage contre lui, et je ne résiste plus à m'échapper. Je me sens en sécurité dans ses bras. Les murmures italiens reprennent, comme une douce berceuse que l'on chante. Élio glisse ses doigts dans mes cheveux en m'informant de ne plus penser à ce qu'il vient de se produire.

— Pour cette nuit, j'ai juste besoin de te savoir en sécurité dans mes bras.

Je suis trop fatiguée pour lutter de toute façon. Le cocon de ses bras est comme une forteresse impénétrable dans laquelle je me sens protégée des tempêtes de la vie. Du monde extérieur. Élio m'a mise en sécurité, c'est tout ce que je retiens pour cette nuit. Alors que mes yeux s'apprêtent à se fermer, Élio rompt doucement le silence de sa voix délicieusement grave.

« Amore mio, la notte è dolce, la luna ci sorride, »

Chaque mot caressent l'air avec tendresse. Sa voix est douce et enveloppante, fait vibrer chaque fibre de mon être. C'est comme si il savait que j'en avais besoin. La musique a ce pouvoir de me déconnecter de la réalité.

« E ogni stella, nel cielo brilla, come il nostro amore infinito, »

Je n'ai pas envie de comprendre, même si certains mots me sont familiers. Je profite du moment, du vrai Élio, cette partie de lui qui me plaît. Je frissonne, et savoure ses gestes tendres qui amplifie la douceur de l'instant.

« Amore mio, nella notte serena, i nostri cuori s'intersecano, »

Je ferme les yeux, me laissant emporter par les vibrations de sa voix, avec un sourire aux lèvres, le cœur moins lourd. En rêvant d'une vie où je n'ai plus jamais peur.

« Dormi ora, sogna di noi. »

***

Je me réveille dans un lit vide, laissant échapper un grand bâillement qui me fait hésiter à me lever. Luttant contre la fatigue qui persiste, je frotte mes yeux tout en appelant Opium. Le silence règne dans la chambre, mais le soleil est déjà haut dans le ciel. Où est mon bébé ? Je me lève malgré la fatigue qui me pèse en fixant les draps qui portent encore l'empreinte de la présence d'Élio. Je ne l'ai pas entendu se lever. Je sors de ma chambre, accueillie par les arômes du café et des viennoiseries qui flottent dans l'air. J'ai trop faim ! Je descends les escaliers en ayant du mal à garder les yeux ouverts. Je suis fatiguée en ce moment, je pourrais dormir toute la journée. Des gens sont morts hier, à cause d'un conflit entre deux familles. Je ne supporte plus cette souffrance qui m'enfonce encore plus profondément dans les ténèbres. J'aimerais tellement voir une lueur d'espoir...