Chapitre 37

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Malia

La froideur de l'usine de nettoyage s'éloigne derrière moi alors que je me marche en titubant. Les crampes dans mon estomac me tordent le ventre. Les images des exécutions repassent en boucle. J'ai toujours su qu'Élio était un homme dangereux, un tueur, mais le voir abattre six personnes sans ciller me relève l'estomac. Ce n'est pas les exécutions qui m'ont fait peur, plutôt le regard froid et vide de Élio. Il a abattu ses gens avec une facilité déconcertante. Je me retourne au dernier moment pour voir un dernier homme mourir, celui qui m'a collé une gifle brutale pendant que j'essayais de m'enfuir après l'avoir mordu. Son visage est figé dans une expression de terreur alors qu'il rend son dernier souffle.

Je pousse la porte de l'usine avec une force désespérée et cours dans les couloirs sombres pour atteindre enfin l'extérieur. L'air frais me frappe comme un coup de fouet. Je m'effondre à genoux dans la terre, vomissant violemment. Mes larmes coulent en même temps que mon estomac se vide, hantée par le visage de Casey avec qui j'ai passé la nuit. Il avait toute la vie devant lui. Peu importe combien il avait volé Élio, il ne méritait pas la mort. J'aurais payé le triple, le quadruple, n'importe quoi pour le laisser en vie.

Mon corps tremble, secoué par des frissons incontrôlables. Le goût amer dans ma bouche s'intensifie. L'odeur du sang mêlé aux produits chimiques du bâtiment pique mon nez, un mélange suffocant de fer et de désinfectant. Une nouvelle vague de nausée me submerge, et je vomis une dernière fois par terre en tenant mes cheveux trempés de sueur.

Je me relève lentement, en gonflant mes poumons d'air pure et frais avant de monter dans la voiture qui est garée devant. Quand est-ce que cet enfer va se terminer ? J'essuie mes larmes et retient les nouvelles qui arrivent.

J'ai vraiment cru qu'il allait me tuer, c'est comme si je n'étais pas devant le même homme qu'hier soir.

La porte de la voiture s'ouvre, Élio monte, et le chauffeur démarre. Je le regarde pianoter sur son téléphone sans réussir à comprendre. Mes pensées sont en ébullition. Élio m'a fait l'amour hier soir, encore une fois, et je me suis laissée faire, incapable de résister à ses caresses, à ses baisers enfiévrés. C'était tellement bon. J'ai pleuré après un orgasme qui m'a dévasté. Il doit me droguer, je ne vois pas d'autre solution. Pourtant je mange les mêmes repas que les autres. Je me demande si c'est moi qui ne suis pas normale. Entre enfermée avec lui me fait perdre la raison.

Le silence augmente mon malaise. Je tourne la tête vers la rue qui défilent sous mes yeux en priant que Mario vienne me libérer bientôt. Je dois être patiente, calme. Tout ça sera bientôt derrière moi. Le téléphone qu'il m'a donné est toujours dans mon sac, je n'ose pas le sortir. Je dois d'abord savoir si il y a des caméras dans ma chambre.

Je veux disparaître, aller n'importe où, mais le complot en cours contre Élio m'intrigue plus que je le devrais. Des scénarios s'entremêlent dans ma tête, des hypothèses sombres sur les véritables intentions de chacun. Je dois en savoir plus, connaître les plans des Costa pour ma propre sécurité. Mon instinct me dit que je vais recroiser des gens de mon passé, et que je vais devoir faire en sorte qu'Élio attaque ses ennemis rapidement et efficacement, dès la première tentative. Mon mauvais pressentiment persiste, et même si je n'ai pas le moindre envie d'être de son côté, je dois l'être.

***

Je me précipite dehors dès que la voiture est garée devant le manoir familial. J'ai besoin d'une bonne douche. Je monte d'un pas rapide à l'étage pour rejoindre ma chambre en tombant nez à nez avec Enzo qui se lève. Il baille avec un froncement de sourcil en me regardant de haut en bas.

— J'aurais dû me douter qu'il allait pas m'écouter, grommelle Enzo. Il t'a fait quoi ?

Comme si il n'était pas au courant des pulsions de son frère.

SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant