Chapitre 12

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Malia

Je me mords les ongles sans réussir à rester en place. Élio est partie depuis vingt bonnes minutes avec Miguel. Est-ce qu'il lui a fait du mal ? Miguel a pu retrouver son père ? Mon corps est en surtension. Pitié Miguel ne m'oublie pas. Je lui ai glissé le numéro de téléphone de Mario dans sa poche dès que je suis remontée du sous-sol. Si il a vraiment retrouvé sa liberté je peux espérer avoir la mienne dans quelques jours. Le manoir est calme, il n'y a que Nina dans cette immense demeure. Dans combien de temps Élio va revenir, et surtout de quelle surprise parle-t-il ? Un putain de cadeau empoisonné devrais-je dire. Mon estomac se contracte violemment en imaginant ce qu'il me prépare.

J'ai peur...

J'ai peut-être le temps de m'enfuir avant le retour d'Élio ? Ma main se pose sur la poignée pour ouvrir la porte d'entrée qui n'est pas verrouillée. Mon cœur s'emballe dès l'air vient caresser mes joues. Que se passera-t-il si je fais un pas en avant ? Élio sera prévenue, mais il est peut-être loin. Mon regard se fixe sur cette issue potentielle, et je déglutis péniblement, me préparant à une fuite. Mon bracelet électronique est toujours là, mais si je cours jusqu'à l'une des voitures, je pourrais réussir à m'enfuir en fonçant dans la grille. J'aurais le temps de prévenir Mario avant qu'il ne me piste. Je respire profondément en levant la jambe pour quitter cet enfer. J'ai à peine posé un pied à l'extérieur qu'un coup de feu retentit, brisant le silence oppressant. Bordel de merde ! Une putain de balle vient de se loger dans la pierre. À quelques centimètres de mon corps. Mon regard se tourne instinctivement vers les hommes armés qui montent la garde, leurs yeux rivés sur moi. Ils tiennent fermement un fusil entre leurs mains, ce qui me laisse clairement entendre qu'ils n'hésiteront pas à tirer une nouvelle fois. La peur me paralyse un instant, et je comprends que je ne peux rien faire.

— Bande de chiens des enfers !!! hurlé-je dans leur direction. J'étouffe ici ! Je ne peux même pas prendre l'air !

Prudemment, je recule, mon cœur bat furieusement dans ma poitrine, et je referme cette putain de porte. Ma colère ne fait qu'augmenter. Élio va savoir que j'ai voulu partir, ses hommes ont déjà dû le prévenir. BORDEL DE MERDE ! Je suis prête à retourner au sous-sol pendant des jours, mais il est hors de question que je me soumette à cet homme. Il n'a toujours pas compris que j'allais lui résister ? Je me dirige dans la buanderie avec le sang qui explose de haine. La porte claque contre le mur, et j'avance jusqu'à ses putains de vêtements de luxe.

Il veut que je m'occupe de ses fringues ? Pas de problème.

J'ouvre la porte du sèche-linge avant de me saisir de plusieurs chemises en lin, ainsi que celle en flanelle, et d'autre tissu de luxe pour les fourrer à l'intérieur du tambour. Sans trier les couleurs, j'ajoute également ses putains de pulls en cachemire qui lui moule son corps à la perfection. Je sais que ces matières délicates ne résisteront pas à la chaleur intense de la machine. Malgré les conséquences qui m'attendent, je n'hésite pas à régler le programme le plus chaud et à lancer le cycle. L'air brûlant pénètre le tambour, et je regarde avec satisfaction sa garde-robe se faire sécher. Je ne serai pas une marionnette. Sa marionnette. Ce geste de désobéissance, bien qu'il soit petit en apparence est une façon de m'affirmer, de montrer ma résistance. Je suis sous son emprise, il le sait, je le sais. Mais jusqu'à mon dernier souffle je n'arrêtais pas de me battre.

— Bien, je suis une parfaite petite femme de maison. Maintenant je vais prendre une pause.

Je tourne les talons en appelant mon chat qui vit sa belle vie. On va se poser dans le canapé, à bouffer des merdes et se mettre un petit film en attendant le retour du roi des enfers.

***

Je suis affalée dans le canapé en cuir, devant un film avec Enzo qui m'a rejoint il y a une bonne heure, quand Élio fait irruption dans la pièce, accompagné de Nikolas. Élio a son sourire. Celui qui est à la fois sexy et dangereux. Je croque dans mes chips en faisant tomber négligemment les miettes de mes vêtements vers le tapis.

SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant