SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]

Chapitre 50

Malia

J'ouvre les yeux en tombant sur un magnifique regard bleu fixé devant mon visage. Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche que Julia me tombe dessus en m'enveloppant avec tendresse.

— Enfin. J'étais tellement inquiète. Ça va ?

La chaleur réconfortante de son étreinte contraste avec la froideur de mes souvenirs douloureux. Toute cette souffrance qui consume mon cœur est atroce. J'ai envie de faire taire ces émotions qui m'étouffent.

Mario...

— Je vais bien, murmuré-je d'une voix douce essayant de rassurer autant Julia que moi-même.

Pour l'enfant qui grandit en moi, je dois trouver la force d'affronter l'avenir. Je ne suis plus toute seule.

— Tu promets ? Je ne savais pas quoi faire, j'ai appelé Élio.

Je m'efforce d'afficher un sourire, de cacher la tempête à l'intérieur de moi, mais mes yeux sont vite remplit de larmes.

— Promis. C'est rien.

Julia me lâche, se redresse, en me proposant de manger ou de boire quelque chose, mais ma gorge est trop nouée pour accepter. Une angoisse s'empare de moi sous mon prénom prononcé par Élio qui résonne dans mon esprit.

Il sait qui je suis !

Mon cœur s'emballe à cette réalisation. Je me relève du lit en étant de nouveau en panique. Élio connaît mon nom. Depuis quand ? Pourquoi il ne m'en a pas parlé ?

— T'as rien dit pour le bébé ?

— Non. Je n'ai rien dit, affirme Julia en se relevant. Tu sais, il va être content d'être papa. Tu devrais lui dire.

Je pose la main sur mon ventre en contrôlant mon envie de pleurer. J'apprécie qu'elle garde mon secret. Pour l'instant je suis incapable de prendre une décision.

— Tu t'appelles Malia, relance Julia en posant ses fesses au bord du lit. Tu veux en parler ?

J'essuie mes larmes que je n'arrive pas à retenir en prenant une grande inspiration avant de désigner la pièce de la main.

— C'était ça ma vie avant, je suis née dans le même monde que les Costa. J'avais la vie parfaite. J'étais avec ma famille, des rêves plein la tête, et surtout j'étais aimée. Je donnais des cours de piano après mes études, j'écrivais des chansons d'amour. J'étais heureuse. Et un jour j'ai rencontré un homme, Rafael Mendes. C'était l'homme parfait. Comme une idiote j'ai cru chaque mot sortir de ses lèvres, j'ai même acceptée de l'épouser. Tout ce qu'il l'intéressait c'était l'argent, le pouvoir, l'humiliation. C'est un monstre qui a abusé de moi, des pires manières qui puissent exister. Malia est morte. Je ne suis plus elle.

Julia se relève, d'un regard plein de tristesse en me plaquant contre son petit corps.

— Je suis contente de te connaître. Qui que tu sois.

J'enroule mes bras autour de ses épaules en lui murmurant que moi aussi je suis contente de la connaître, quand Darren, un homme à Élio qui veille sur nous, fait irruption dans la chambre en se raclant la gorge.

— Alice, monsieur Costa m'a demandé de venir te chercher.

Je ferme les yeux un instant avant de relâcher Julia, en acquiesçant.

— J'arrive.

Élio ordonne, et je dois obéir. J'embrasse Julia sur la joue en lui disant de faire attention à elle, et je quitte la chambre, en me demandant comment je vais réagir face à Élio, maintenant que je sais qu'il est au courant de mon identité.