Chapitre 17

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Malia

J'ouvre les yeux avec difficulté, aveuglée par la lumière qui passe à travers les stores. La douleur lancinante dans ma tête me fait grimacer. La vache ! J'ai mal partout. Un bruit assourdissant cogne dans mon crâne. Une douleur que je reconnais très bien me fait soupirer, en plus d'avoir la gueule de bois. Mes règles arrivent. Il me faut des tampons. Je roule dans mes draps en gémissant. Je vais arrêter de boire !

Oh merde !

Je me redresse d'un bond en constatant être nue sous mes draps. Pourquoi je porte que ma culotte ? Toutes les images d'hier me reviennent en mémoire pendant que je rassemble mon drap blanc autour de mon corps en balançant mes pieds hors du lit. Je fixe mon bandage enroulé autour de ma cheville en me mordant la lèvre. C'est vachement lourd ! Mon regard se dirige vers ma deuxième cheville qui a hérité également d'un beau bijou.

Enfoiré ! Il en a combien en stock ?

Je me lève en lâchant un grand bâillement qui se transforme vite en d'autres grimaces de douleur quand j'avance. Mais qu'est-ce qui m'a pris de boire autant ? Ma tristesse m'a complètement fait prendre des décisions que je risque de regretter en étant sobre. Je remarque que mes vêtements sont encore en boule au pied du lit. Le souvenir d'Élio qui me porte jusque dans mon lit fait palpiter tout mon corps. Encore une fois je suis dans la merde. Ce malade va s'amuser à m'envoyer des décharges ou m'enfermer au sous-sol. J'attrape des vêtements propres de ma valise pour vite me couvrir. Je ne suis pas du tout à l'aise en étant nue. À la vitesse de l'éclair je m'habille de mes vêtements amples et moches avant de me diriger vers la salle de bain pour changer mes lentilles. Élio n'y touche pas et ça me rassure. J'ose jeter un coup d'œil à ma figure pendant que je brosse mes longs cheveux. Je fais clairement flipper. Mes yeux sont éclatés, mon teint est terne, et ma mauvaise haleine est incontestable. Je rassemble mes cheveux en une queue de cheval, me fichant de mon apparence.

Rien à foutre si je pue.

La douleur de mon pied est supportable. Bien plus supportable de ce que j'ai vécu. Un frisson dégringole le long de ma colonne vertébrale en repensant à la cruauté de Rafael et ses petits jeux cruels. Je me dépêche de chasser toutes ses images de mon esprit en sortant de ma chambre pour prendre la direction des escaliers. Des bruits de bricolages et des voix d'hommes font écho dans ma tête. C'est avec une boule dans la gorge que je me dirige dans la cuisine. Trois hommes sont en train de changer le plan de travail, ainsi que la crédence qui porte encore des traces de brûlure.

— Putain. Nina ! C'est le troisième pull qui a rétréci, gronde Élio en tirant sur le bas de son vêtement.

Je retiens mon rire en faisant mon apparition.

— C'est pas elle, c'est moi, déclaré-je en lançant un regard d'excuse à Nina. Tu m'as demandé de t'occuper de tes vêtements. Il y a un problème ?

Élio qui est debout devant la machine à café se tourne vers moi. Son regard meurtrier me transperce jusque dans l'âme. Mon pouls s'accélère vu le danger qui émane de son corps, mais je soutiens son regard sans la moindre peur.

— Plus tu ouvres ta gueule et plus je regrette de ne pas t'avoir cramé moi-même.

— Alors fais-le.

Je croise les bras en le provoquant ouvertement. Mon regard glisse vers son pull qui a assez rétrécit pour être beaucoup trop serré au niveau du col et des épaules. Dommage il était magnifique. Cette couleur caramel lui allait parfaitement.

— Laissez-nous seul, ordonne Élio d'une voix sans appel à la négociation.

Nina est la première à quitter la cuisine. Les ouvriers arrêtent leurs mouvements, posent leurs matériaux, informant Élio qu'ils vont se prendre une pause cigarette dehors.

SOUS SON EMPRISE [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant