Hier fut la journée la plus pitoyable de ma vie, je n'ai pas réussi à sortir de mon lit une seule fois. Mon pied à légèrement dégonfler mais il me fait toujours aussi mal. Pour ce qui est de ma tête, elle peine à suivre les événements. Je n'ai pas revu Nino, et encore moins Vasco. Je me dis qu'ils ont sûrement mieux à faire et quelque part ça m'arrange, je peux au moins être tranquille. Et ça me laisse le temps de réfléchir à un plan pour prendre la fuite.
Le médecin que m'a promis Nino ne donne aucun signe de vie. Je ne suis même pas surprise, je ne m'attend à plus rien de sa part.
Néanmoins, j'ignore toujours pourquoi Vasco s'en est violemment pris à moi hier. Mon esprit tordue aimerai savoir pourquoi m'a-t-il soudainement frapper. Lui qui m'a toujours promis de tuer quiconque oserait s'en prendre physiquement à moi, lui qui me disait que j'étais sa petite sœur. Tout comme Nino, je ne le reconnais pas. C'est comme si, ils étaient devenus des inconnus.
J'ai mal, tellement mal. Mes blessures physiques finiront par guérir, cependant celles qui sont présentes mentalement auront du mal. Je n'oublierai jamais le regard haineux de Vasco, il est gravé à jamais dans mon esprit et tout particulièrement dans mon cœur. Moi qui lui vouait une confiance aveugle jusqu'à maintenant.
Je n'ose même pas parler de Nino, parce que quand je pense à lui, mon coeur ne peut s'empêcher de se serrer. Et je refuse qu'il ait à nouveau une emprise sur moi. Il ne le mérite pas, d'ailleurs il ne m'a jamais mérité. Nino n'a été qu'un passage de ma vie, un passage que j'aurai préféré oublié. Maintenant que je le vois, je n'ai que du dégoût et de la haine à son égard.
Je vais sortir d'ici, quoi qu'il m'en coûte. Je le ferai. Même si pour ça, je dois l'égorger de mes propres mains. Et je retrouverai mon frère, je l'emmènerai loin d'ici. Loin de la Lombardie, loin de Vasco, loin du Cartel et tout particulièrement loin de Nino.
— Etna.
Je n'ai même pas entendu la porte s'ouvrir. Je sursaute et pose mon regard sur mon interlocuteur ; Milo. Il me sourit tendrement, je me contente de le regarder sans aucune émotion.
— Nino et Vasco sont partis en affaire à Cuba.
Je ne dis rien, parce que je n'ai rien à lui répondre. Pour être honnête, je n'ai aucune envie d'entretenir une quelconque conversation avec lui. Je sais qu'il essaie d'être gentil avec moi, qu'il n'y a rien de méchant derrière son regard.
— Je me suis dis que ça serait pour toi l'occasion de te balader dans la maison.
Je secoue la tête, refusant automatiquement son offre. J'ai déjà assez de problèmes pour m'en rajouter, si Nino apprend que je me pavane tranquillement dans son manoir, il va sans aucun doute me faire passer un mauvais quart d'heure. Et si je veux pouvoir me le mettre dans la poche, il faut que j'apprenne à jouer à la gentille petite et fausse Etna.
Je le regarde s'adosser contre l'embrasure de la porte, toujours ses yeux posés sur moi.
— Il n'en saura jamais rien. Je te le promets. Et si ça arrive, je prendrai tout sur moi. Il ne te fera rien.
— Tu as dit la même chose la dernière fois, et regarde.
Je pointe du doigt ma cheville, haineuse. Qu'est-ce qu'il croit ? Que je suis assez idiote pour me promener aisément dans le manoir, sans avoir peur que Nino se pointe ?
— Vasco à quelques problèmes en ce moment.
— Donc ça justifie son geste ?
— Ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dis.
— Il m'a jeté dans les escaliers !
Je lui hurle dessus, parce que je suis désarmé de toute conscience. Il faut que je passe ma colère sur quelqu'un et malheureusement Milo est le seul avec qui je peux le faire.
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ETNA
Fiksi PenggemarEtna pensait en avoir fini avec la Sicile et plus particulièrement avec la famille Esposito. Quand elle est partit il y a cinq ans sans se retourner, elle laissait derrière elle une partie de son histoire pour en écrire une nouvelle. Mais quand tu b...