X. Il est temps de rejoindre Dieu

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Point de vue Etna

Plusieurs jours sont passés depuis l'annonce de la mort de Tito.

Des jours entiers où je n'ai fait que demandé pourquoi avait-il lui aussi, rejoint Nino. J'essaye de me convaincre en me disant que c'était son choix, que c'était ce qu'il souhaitait. Qu'il ne l'a pas fait parce que Calogero le voulait. J'ai envie de croire qu'il a voulu avoir un statut qui lui donnerait de l'importance, et non pas parce qu'il voulait être un tueur sans foi ni loi.

Aujourd'hui, c'est son enterrement et je n'ai même pas le droit d'y assister. J'ai promis à Nino que je viendrai, quoi qu'il décide mais pour être honnête je n'ai aucune réelle porte de sortie. J'ai fini par accepté ce qu'il m'a demander, même si ça me brise le coeur.

Installé à la table sur la patio, j'essaye de manger mon petit déjeuner sans grande envie. Je n'ai pas vu grand monde, tous les hommes de Nino cours à droite et à gauche pour être certain de ne rien avoir oublié. Ne voulant certainement pas s'attirer les foudres de Nino en ce jour de deuil.

Quelqu'un a quand même pris le temps de m'apporter le journal, en le lisant j'ai compris que Nino ne m'avait pas menti. Il a venger Tito, de la plus horrible des manières qui soit, mais cela ne m'empêchera pas de dormir la nuit. Chaque goutte de sang qui a coulé cette nuit-là était méritée, même si ça ne pourra jamais combler ma peine qui est immense aujourd'hui.

Et cela ne ramènera pas à Toto et Sofia leur enfant.

Le deuil est une partie des plus compliquées, je l'ai vécu avec ma mère et je ne suis même pas encore certaine de l'avoir totalement terminé. C'est une période qui laisse des séquelles, des blessures qui seront à jamais ouvertes.

Je n'ai pas revu Nino depuis l'annonce et plus particulièrement depuis le soir de sa vengeance. J'ai même eu l'impression qu'il cherchait à m'ignorer. Nous avons tous nos propres façons de gérer notre tristesse que ce soit de la bonne ou de la mauvaise manière. En ce qui concerne Nino, c'est l'ignorance.

Il préfère ne rien laisser paraître au risque de devenir l'ombre de lui-même.

J'ai donc capitulé et j'ai accepté de ne pas venir à l'enterrement. J'ai beau vouloir faire de sa vie un enfer, je n'ai pas envie de rajouter de l'huile sur le feu.

Parce que ce n'est pas ce que voudrait Tito.

J'ai entendu des bruits de couloirs ici, beaucoup. De la façon dont Tito est mort, le fait que Nino espère que Calogero va venir à l'enterrement, qu'ils pensent que Luciano va tenter une attaque.

Mais je n'ai pu en confirmer aucunes.

Je suis sincèrement désolé.

Je sursaute, en tournant mon visage vers la droite. Milo est là. Lui qui n'a donné aucun signe de vie depuis plusieurs semaines. Si je n'étais pas en colère, je lui aurais certainement sauté dans les bras. Mais l'envie n'y était pas, et je n'avais pas envie de me forcer.

Pour Tito.

— Donc tu le savais.

— Si.

Je secoue la tête, en riant narquoise. Je n'arrive pas à croire que toute les personnes en qui j'ai eu confiance dans ma vie, se révèlent en vérité être des manipulateurs et des escrocs. Je n'ai pas le courage de me battre avec Milo aujourd'hui, j'ai donc fuis la discussion.

Je t'ai dis que j'étais désolé.

— C'est censé changer quelque chose ? demandais-je incrédule

— Non, mais je pensais que ça pourrait aider ?

— Tu pensais mal. Tu as laissé Tito rejoindre le cartel de Nino !

ETNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant