XIII. Jusqu'à la mort

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Je te jure que j'ignorais qu'il était là.

Il ne m'écoute pas. Au contraire, il commence à lire le mot qui y est écrit. Je me suis battu comme une cinglée pour le récupérer mais rien n'y fait. Il fait deux têtes de plus que moi.

Nino !

— Tu l'avais depuis le début ?

— Je pensais l'avoir perdue !

Nous avons l'air de deux idiots, en train de nous disputer dans cette douche. Il soutient mon regard, quant à moi je ne me démonte pas.

Je ne suis pas une menteuse !

Tu as voulu le protéger, tu m'as encore pris pour un con ?

Je ne dis rien, bien trop en colère.

Réponds-moi !

Il me hurle dessus, ce qui m'a fait sursauter.

Non !

— Tu m'as fait croire que tu faisais une crise pour que je m'occupe de toi ?

Qu'est-ce que tu crois ? Que tu as un quelconque pouvoir sur moi ?

Ne change pas de sujet ! C'est à propos de toi et de tes mensonges à la con ! Dit-il en saisissant ma mâchoire.

Je ris jaune, tout en profitant d'un moment d'inattention pour lui arracher le mot des mains. Je ramasse mon t-shirt et fourre le papier dans la poche de mon short. Quant à Nino, il enfile sa serviette autour de sa taille.

Hallelujah !

Je t'ai posé une putain de question !

— Je n'ai rien à te répondre !

— Tu vas te forcer, parce que je ne te laisserai pas partir !

Je m'avance jusqu'à mon lit. Nino sur mes pas. Il saisit mon poignet me forçant à m'arrêter. Je tourne sur moi-même, me retrouvant face à lui. Ses yeux sont remplis de colère, tandis que je lui souris narquoisement.

Tu crois que parce que tu m'as baisé à une époque ça fait de toi quelqu'un de privilégié ? Laisse-moi être honnête avec toi, parce que personne ne le sera. Les femmes s'intéressent à toi seulement parce que tu es Nino Esposito, fils de Roberto Esposito, Parrain de la plus vieille famille mafieuse Sicilienne. Et qu'elles pourront raconter leur superbe nuit à tes côtés, pendant leurs soirées mondaines. Je le regarde dans les yeux, la rage s'emparant de moi. Tout le monde s'en fiche pas mal de ce que tu ressens, et de la personne que tu es. Tu n'es pas quelqu'un d'intéressant et tu ne seras jamais plus que ça; Un mec dont les figlia se servent pour une nuit et qu'elle espère pouvoir épouser un jour, pour avoir un train vie paisible. Alors épargne-moi ta pseudo-pitié. Tu en regorges déjà assez.

Pour le moment, je ne me sens pas coupable. Parce qu'il m'a énervée. J'essaye de me convaincre que ce n'est pas réel, pourtant nous ne pouvons pas avoir confiance en l'un et en l'autre. Pourtant à une époque j'aurai sauté dans le vide les yeux fermés s'il me l'avait demandé.

Mes yeux n'ont pas quitté les siens. Il semble en colère lui aussi, à deux doigts d'exploser. Sa mâchoire est contractée, et sa veine de front ressors.

Va te faire foutre !

— Non, tu vas te faire foutre Nino !

Je le bouscule, le faisant reculer de quelques pas. Il ne s'y attendait pas. Nous sommes tous les deux envahis par la haine.

ETNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant