XVIII. Promesses et Vendetta

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Ce sont les rayons du soleil qui m'ont sorti de mon sommeil. J'émerge doucement, tout en analysant la pièce qui s'offre à moi. Je suis toujours sur l'île de Salina, attendant sagement que les choses se calment à Palerme.

J'ignore l'heure qu'il peut-être, néanmoins je sais que je n'ai déjà plus envie de dormir. J'enlève les draps qui recouvrent mon corps et descends jusqu'à la cuisine. La maison est calme, bien trop calme.

Je me serre un verre de jus d'orange tout en piquant dans une brioche fraîchement achetée à la boulangerie. J'imagine que Nanno est bien plus matinale que Vasco et moi.

Je m'installe sur la terrasse, dégustant mon petit déjeuner en regardant l'océan. Je remercie intérieurement Vasco d'avoir pensé à me faire acheter des lunettes de soleil, car celui-ci fait déjà mal aux yeux alors qu'il est à peine levé.

— Tu es déjà debout ?

Vasco. Je suis surprise, je pensais qu'il dormait encore. Je murmure un petit "salut" qu'il me rend presque immédiatement. Je replonge directement la tête vers l'océan, n'attendant rien de plus de sa part.

Même si nous nous sommes réconciliées lui et moi, ça ne m'oblige pas à faire la causette.

— Nino m'a téléphoné ce matin.

Je m'oblige à le regarder, trouvant soudainement le sujet intéressant. Je me demande ce qu'il a bien pu lui dire, s'il a demandé de mes nouvelles, s'il est inquiet pour moi.

Et je me sens idiote, tellement faible et triste.

— Il m'a demandé de t'entraîner aux tirs.

— Quoi ? demandais-je en fronçant les sourcils

— Je vais t'apprendre à te servir d'une arme.

Je secoue la tête, refusant sa proposition. Il est hors de question que je touche à ce genre de truc, premièrement parce que je suis quelqu'un de très maladroit et deuxièmement parce que, mon dieu... Imaginez je tue réellement quelqu'un ?

Je secoue mon index devant ses yeux en même temps que ma tête. Je le vois sourire, toujours son éternel cure-dent dans la douche. Il est encore torse-nue et je me demande s'il a oublié de ramener des t-shirts.

— Nous ne te laissons pas le choix.

— Si Nino a envie que j'apprenne à me servir de ce truc, il n'a qu'à venir me donner des leçons lui-même. Dis-je en souriant

Et comme je sais que Nino ne rejoindra jamais l'île, je suis plutôt sereine. Je descends de ma chaise, sous le regard amusé de Vasco. J'essaye de l'ignorer mais c'est compliqué, je le contourne voulant rentrer dans la maison.

— Eh !

Il m'attrape le bras, me forçant à m'arrêter et à le regarder. Il penche sa tête sur le côté, cherchant mon regard à travers mes lunettes de soleil.

— Ne rend pas les choses compliquées, on va bosser les armes. Que tu le veuilles ou non.

— Et si je refuse ?

— Nino est déjà en colère, ne lui donnons pas une raison de plus de l'être. Prépare-toi, on va allez plus bas dans les montagnes.

— Je n'ai pas envie de me servir de ça.

— Tu me remercieras plus tard.

Il me fait un clin d'œil et s'en va. S'installant là où j'étais quelques secondes plutôt.

Je me suis donc résignée à me préparer, tout en pensant au fait que Nino continue de m'embêter même sans être là. Il m'agace. Toujours en train de donner son sale boulot aux autres, ça me rend complètement dingue.

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