ETNA

XXIII. Eux | partie 1

Point de vue Etna

Dans le passé

— Monte.

Nino me tend un casque de moto. Un casque que je regarde longuement, un casque que je n'ai pas envie de saisir. Je croise mes bras en dessous de ma poitrine, qu'il aille se faire voir. Je ne vais pas monter sur sa moto. Il pense que parce qu'il m'a défendu ce soir et laver mon honneur ça fait de lui un gentil petit garçon ? Il m'a tout autant manqué de respect que Lisandro avec son comportement stupide.

— Etna, magne-toi.

Je n'ai pas bougé, tandis qu'il est descendu de son engin. Quand son corps s'est rapproché du mien, j'ai eu du mal à respirer. Il m'observe de haut en bas, un sourire au coin. Quand je le regarde, je me dis que ça devrait être interdit d'être aussi beau. Il a une prestance qui n'égale aucune autre.

— Tu sais que je ne vais pas te laisser le choix ?

— Milo va me raccompagné.

— Pas ce soir, Etna.

Il m'enfonce le casque sur la tête, ne me laissant pas le choix. Quand il m'a touché pour attacher la sangle, j'ai frissonné parce que sentir ses doigts se balader sur moi m'avait manqué. Il a continué de sourire, presque de toutes ses dents.

Il tape sur le dessus du casque, me faisant rouspété.

— Parfait. Maintenant, tu peux monter.

J'ai donc obéi. Je suis monté à l'arrière, me tenant fermement à Nino. Et j'aurai pu jurer qu'il a trembler quand mes mains ont enlacé son corps.

J'ignore combien de temps nous avons roulés, néanmoins ce que je sais c'est que nous n'avons pas pris la route qui devait nous mener jusqu'à la maison.

Je n'arrive pas à croire ce que je suis en train de faire, je n'arrive pas à croire ce qu'est devenu ma vie depuis quelques semaines. Je ne pensais pas pouvoir me rapprocher autant de Nino, comme je ne pensais pas que les gens en qui j'avais confiance pouvait être aussi cruel.

Énormément de sentiments se battent dans mon esprit. Et je ne sais pas encore si j'agis de la bonne manière ou non.

Néanmoins, ce que je sais, c'est que j'échangerai ma place pour rien au monde.

— Tu aimes jouer, n'est-ce pas ?

Je ne sais pas d'où me vient cette élan de confiance, mais j'ai répondu.

— Seulement avec toi.

— Tu as bien retenu la leçon. Accroche-toi.

Il a commencé à faire des zig-zag et à s'éloigner de la route. Je le serre encore plus fort qu'au début de notre course. J'ai vu ses yeux me regarder à travers le rétroviseur, j'ai vu son regard rempli de désir, tout autant que le mien l'était.

— Tu me fais confiance ? demande-t-il en me regardant à travers le rétroviseur

— Devrais-je ?

— Seul toi connais la réponse, cruco.

Et c'est là que j'ai compris. Parce que quand il a commencé à rouler à contre-sens je n'ai pas eu peur, j'ai senti l'adrénaline monter en moi. J'ai aimé ça. Je lui ai fait confiance.

Nino a fini par prendre une sortie. Nous ne tardons pas à nous retrouver près du Lac de Côme. Il descend en premier, m'aidant à faire de même. Il me prend le casque des mains, tandis que j'observe la magnifique étendue d'eau qui s'offre à moi.