XVII. Île de Salina

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Un bateau vient de nous déposer sur l'île. C'est encore plus beau que la dernière fois que je suis venu. C'est là que je me rends compte à quel point ce pays m'a manqué.

Nous débarquons non sans mal, à cause de Vasco et ses dizaines de valises. J'ai presque envie de le pousser en mer. Je me demande encore combien de temps nous allons être ici, mais je me dis que c'est un mal pour un bien. J'ai besoin de m'éloigner de Palerme et de Nino.

Nous avançons dans les rues, Vasco devant qui ouvre la marche et moi sur ses pas. Il traîne difficilement ses valises tout en essayant de porter ses deux sacs de voyage. S'il pense que je vais l'aider, il se met le doigt dans l'œil.

J'en profite pour admirer les maisons qui s'offrent à moi. J'ai déjà envie d'aller jusqu'à Santa Maria, pour aller jusqu'à Pollara. Un rocher que le soleil transforme en or. C'est un de mes endroits favoris ici.

Je pensais que cette mission suicide aller être le moyen de m'éloigner de Nino, mais la réalité c'est que, où que j'aille tout me ramenera fatalement à lui. Comme un cauchemar ancré dans mon esprit. Repassant en boucle, encore et encore.

Nous finissons par arriver devant une maison que j'aurai reconnue parmi toutes les autres.

C'est celle de Nanno, le grand-père de Nino et Milo.

Je crois qu'il se trouve être le seul avec qui j'ai gardé contact après mon départ de la Sicile, un contact que j'ai adoré avoir avec lui. Il a toujours pris ma défense, et quand Roberto à décidé de m'évincer de la vie de ses fils, c'est lui qui à demandé à ce que je reste. Il a toujours pris mon parti, quelle que soit la situation.

Alors j'ai continué à lui envoyer des lettres et des cadeaux pour ses anniversaires. Et il a continué à m'envoyer des cartes postales pour me donner de ses nouvelles.

Vasco ne m'attend pas et frappe à la porte.

— Vous êtes enfin là !

Nanno serre la main de Vasco, tandis que je ne tarde pas à arriver près d'eux. Quand il m'a vu, je m'attendais à rien de particulier pour être honnête. Pourtant il s'est approché et il m'a serré dans ses bras. J'ignore pourquoi, mais une soudaine envie de pleurer m'a submergé.

Sûrement parce que j'en avais besoin, j'avais besoin qu'il me serre dans ses bras et qu'il me rassure. Il est une sorte de figure paternelle dont j'ai manqué.

Il m'a caressé les cheveux et j'ai senti combien il était heureux de me revoir. Cela fait au moins une personne.

— Je suis tellement heureux de te revoir Etna.

J'ai souris et nous nous sommes éloignés l'un de l'autre. Nous le suivons à travers la maison, une maison qui encore une fois me ramène à mon passé avec Nino. Un passé que je m'efforce d'oublier depuis des années.

— J'ai préparé une chambre pour toi Vasco et une pour Etna. Vous êtes ici chez vous, et si vous manquez de quelque chose n'hésitez pas à demander de l'aide à Lucciana. Bene ?

— Merci Nanno, d'avoir accepté à la dernière minute.

— Tout le plaisir est pour moi Vasco, je n'ai pas souvent l'occasion d'avoir de la visite. Je ne vous montre pas le chemin, ce sont celles de Nino et Milo. Je vous attends sur la terrasse.

Vasco lui a sourit et nous nous sommes dirigés vers nos chambres. J'ai remarqué l'appel à l'aide de Vasco du coin de l'œil quand il a essayé de prendre toutes ses valises en même temps et j'ai pris un malin plaisir à l'ignorer. Je l'ai entendu marmonner dans sa barbe tout en l'ignorant de nouveau.

ETNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant