XX. Ne m'oublie pas

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Nanno est parti chez une "amie" à lui depuis plusieurs jours maintenant. Nous laissant la maison.

Après ce qui s'est passé dans la chambre avec Vasco, il a pris le temps de me rassurer, toute la journée et même pendant une partie de la nuit. Et nous avions agi de la même façon les jours suivants, depuis nous partagions le même lit sans aucune ambiguïté.

Vasco et moi passions nos journées à rire, parler et manger. Nous dansions aussi énormément.

Comme à notre habitude nous avons alors fini par nous endormir l'un contre l'autre.

C'est la chaleur qui m'a forcé à me réveiller au milieu de la nuit, j'ai remarqué que ma tête était posée sur le torse de Vasco et qu'une de ses mains parcourait doucement mes cheveux.

Pourtant, Vasco est bel et bien endormi. Il faut croire que c'est un automatisme.

Alors je me suis doucement extirpé de ses bras, ne voulant pas le réveiller. J'ai souris, le voyant dormir paisiblement. Il m'a été d'une grande aide ces derniers jours, il ne m'a jamais lâché d'une semelle. Il a veillé à ce que je me sente bien et que je ne manque de rien. Il m'a fait oublier tous mes maux et j'en suis agréablement surprise. Je ne le remercierai jamais pour tout ça.

Une fois sur mes jambes j'ai avancé jusqu'à la cuisine, voulant me servir un verre d'eau. La nuit est particulièrement chaude.

Les nuits qui sont habituellement calme par-ici, pourtant un bruit attire mon attention. Et c'est là que j'ai aperçu une ombre sur la terrasse. Je fronce les sourcils tout en m'approchant de celle-ci en essayant de faire le moins de bruit possible. Est-ce que Nanno serait rentré en pleine nuit ? J'ai continué sur ma lancer, sur la pointe des pieds.

Quelque chose de louche est en train de se produire. Je le sens.

Un homme que je ne connais pas est en train de faire le tour de la maison, il porte une arme à sa main droite et une cagoule. J'écarquille les yeux, prête à porter ma main à ma bouche tandis que je retiens mes larmes. Mais je n'en ai pas eu le temps, quelqu'un m'a coupé la respiration avant que je puisse le faire.

Sur le moment ça m'a totalement paralysée, j'ignorais ce que je devais faire. La personne m'a plaquée contre son torse, et m'a fait avancer. J'ai hésité quelques secondes avant de mettre à profit ce que Nino m'a appris. Jusqu'à ce que cette personne me chuchote à l'oreille;

— C'est moi, Etna. C'est moi. Calme-toi.

Vasco. Je m'autorise enfin à respirer. Une partie de moi se sent rassuré et en sécurité. Il caresse doucement mes cheveux, tout en me faisant faire une rotation à 60°. Nos regards se croisent tandis qu'il garde toujours sa main sur ma bouche. Il pose son doigt sur ses lèvres, m'intimant de me taire. Je hoche la tête.

— Bene. Dit-il en retirant sa main. Il faut que tu gardes ton calme, pour moi. On va devoir aller dans la chambre récupérer des affaires et des armes.

Il attrape mon visage en coupe alors que mon regard s'est depuis longtemps détaché du sien. Je panique, je n'ai aucune envie de faire ça. Je ne suis pas prête.

— Regarde-moi. Etna, s'il-te-plaît. J'ai besoin de toi toute entière. Tu vas y arriver.

Il relève mon menton. Mes yeux croisent les siens à nouveau. Il n'y a aucune peur dans son regard, rien. Comme si cette situation était parfaitement normale, je me dis qu'il se veut rassurant. Même si je pense qu'au fond de lui, ses émotions se mélangent.

— Et tu sais pourquoi ? Parce que je te connais. Ils ne t'auront pas, car ils devront d'abord passer par moi pour ça. Et devine quoi Etna, je vais même te faire la promesse du petit doigt pour te prouver que je ne te ment pas.

ETNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant