VIII. La connexion

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Dans le passée, Etna

Douzième mois. Aujourd'hui ça fait un an que je travaille dans l'épicerie de Monsieur Alvarez. Un an qu'il m'a gentiment tendu la main, pour que je puisse rembourser les dettes de jeux/d'alcool de mon père.

L'argent que je gagne durement tous les jours, ne me sert pas personnellement. Je le donne directement à la famille Greco. C'est une des plus vieilles familles ici, mais aussi une des plus grandes dans le trafic en tout genre, mais plus particulièrement dans le crime.

C'est la première raison pour laquelle j'ai décidé d'aider mon père, je ne peux me permettre de laisser un membre de ma famille se faire assassiner pour de l'argent.

Après la mort de ma mère, mon père, Francesco, n'a fait que dépérir et il en a oublié qu'il avait une famille qui était là pour le soutenir.

Nous partageons, Calogero, mon père et moi exactement la même peine.

Malheureusement, nous ne la gérons pas tous de la même façon.

Mais la raison qui me motive le plus c'est Calogero, mon petit frère. Lui qui n'a que dix ans, ne mérite pas de vivre ce qui nous arrive. Il n'a quasiment pas connu ma mère, quand elle est morte il n'avait que cinq ans.

Tout ce que connais Calogero aujourd'hui, c'est moi qui lui ai appris. J'ai essayé de faire du mieux que je pouvais son éducation, une éducation semblable à celle que ma mère et mon père m'ont donnée jadis.

Calogero est un enfant gentil, aimant et intelligent. Il est le meilleur de sa classe et il adore les mathématiques. Il a aussi une grande passion pour le football, j'espère un jour pouvoir lui permettre d'aller voir un match de son équipe préférée, la juventus.

Alors depuis cinq ans, je tiens un petit calepin qui me permet de savoir où j'en suis dans les remboursements. Des remboursements qui ne cessent d'augmenter. Mon père continuant d'emprunter à droite et à gauche.

Etna !

Calogero entre dans le magasin, sac à dos en main et sourire aux lèvres.

Il est ma seule raison aujourd'hui de continuer à me battre autant, je veux qu'il obtienne tout ce qu'il mérite.

Il s'approche de moi et m'embrasse la joue. J'en profite pour lui ébouriffer les cheveux, tout en lui embrassant le visage plusieurs fois. Il grimace, rigole et s'éloigne.

Je peux prendre une barre de chocolat et une boisson ?

J'accepte tandis qu'il se sert. Monsieur Alvarez me laisse prendre des friandises pour le goûter, un goûter que j'offre à Calogero.

Je peux aller jouer devant l'épicerie avec Armenio et Tito ?

J'observe à travers la devanture les deux garçons, attendant patiemment que mon petit frère sorte. Amusée, je leur fais signe d'entrer.

Bonjour Etna !
— Salut Etna !

Je les regarde se mettre devant le comptoir, attendant que je donne mon feu vert à Calogero. Ce sont des petits garçons adorables, ils sont amis avec mon frère depuis la maternelle.

Vous allez faire quoi ?
— Traîner dans Monte di Pièta.
— Vous n'allez pas aller plus haut ?
— Non, bien-sûr que non Etna. Tu nous connais quand même ! Dit-il avec un geste proprement italien
Justement Tito. Dis-je en riant
Je protège Calo.

Il me montre ses muscles à peine présent alors que je ne peux m'empêcher de rire. Je secoue la tête, réellement amusée par la situation.

Très bien, allez-y. Tu prends mon téléphone Calogero, d'accord ? Et si tu as un problème, tu appelles ici, à l'épicerie.
— Etna tu sais qu'un jour on va devoir se marier toi et moi ?

ETNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant