XXVII. Un monde sans toi.

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Point de vue Nino

Dans le présent

Je ne voulais pas me retourner, pourtant j'ai regardé la voiture s'éloigner de moi. J'ai espéré pendant un court instant que Vasco déciderait de faire demi-tour, mais il ne l'a pas fait. Je les ai regardés prendre la route, me demandant si c'est la dernière image que j'aurai d'eux, que j'aurai d'elle.

Elle, en sang, en train de se battre pour rester en vie. Elle qui était sur le point de me dire quelque chose, elle que j'ai préféré ignorer parce que mon cœur n'aurait pas supporté ses mots.

Elle que je n'ai pas choisie parce que je pensais qu'elle avait choisi Vasco.

Elle qui s'est choisie.

Elle que j'ai pris le risque de perdre encore une fois.

Je suis prêt à me venger, prêt à mettre fin à tout ça. Même si je dois le faire seul. Ils ont voulu me prendre Etna, ils ont voulu me prendre Vasco. Ils ne savent pas dans quoi ils viennent de mettre les pieds.

Ils ont réveillé les enfers.

— Francesco, montre-toi.

Les hauts-parleurs se remettent en marche, laissant échapper un bruit assourdissant.

— Il est parti. Quant à moi, il me semble que nous avons encore quelques trucs à régler toi et moi.

Je ne peux m'empêcher de sourire niaisement, voulant me moquer de lui. Lisandro se pense plus intelligent que moi, sauf qu'il ne l'ai pas. Et il ne l'a jamais était.

— Qu'est-ce qui te fait sourire Nino ?

— Toi. Le fait que tu ne sois toujours pas passé à autre chose avec Etna mais surtout parce que tu te crois plus fort que moi. Et, personne n'a jamais commis une telle erreur avant toi.

— Etna est une salope lunatique. Je suis plutôt content qu'elle soit partie dans tes bras, ça m'a évité bien des nuits à l'écouter chialé sur mon épaule. crache-t-il haineux

— C'est marrant, parce que ton frère me racontait que c'était toi qui avait tendance à chialer sur son épaule quand elle voulait se séparer de toi. dis-je en souriant

— Va te faire foutre Nino. Toi et ta salope de copine, qui va sûrement crever. D'ailleurs, tu ne devrais pas être avec elle en ce moment ?

— Et si on arrêtait de parler de Etna ? proposai-je en me frottant les mains. Pourquoi ne viendrais-tu pas me parler en face à face, Lisandro ?

Le silence s'installe dans la pièce, tandis que je jubile. Je n'ai qu'une hâte, c'est détruire la gueule de ce sale fils de pute. Comme j'aurai dû le faire il y six ans.

Je sais qu'il a cherché à m'atteindre en parlant de Etna, tout le monde sait ici que ça me touche. Plus particulièrement quand j'ignore si je vais la revoir en sortant d'ici.

Mais je ne peux pas me permettre de laisser le doute prendre place, je me le refuse.

— Je t'ai manqué ?

Je tourne sur moi-même, me trouvant face à Lisandro. Le voir en vrai, me donne encore plus envie d'écraser sa mâchoire sous mes chaussures. Il aborde un sourire en coin, un sourire de vainqueur. Il est bien loin de se douter de ce que je lui réserve.

— Qu'est-ce qui a bien pu te pousser à rejoindre Francesco, Lisandro ?

— La soif de vengeance.

ETNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant