XXIX. Je te crois

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J'ai voulu faire semblant de dormir, mais c'était déjà peine perdue. Nino me connait par coeur, il sait quand je mens. Alors j'ai gardé mes lèvres closes en me disant que si je ne disais rien, alors il ne pourrait jamais le savoir.

— Je t'ai posé une question.

Je n'entend pas de colère dans sa voix, ce qui m'étonne et me fou indirectement la frousse.

Et soudainement je me demande si c'est Vasco qui lui a raconté ça. Si tel est le cas, alors je suis foutu.

Mais une part de moi a envie de croire que ce n'est pas Vasco qui m'a trahie. Alors je me dis que ça ne peut être que Lina, elle a surement appris que j'étais de retour en Sicile. Moi qui lui as promis de ne plus jamais remettre un pied ici.

— Tu es censé me répondre.

— Je sais.

Je me mord l'intérieur de la joue, détournant le regard vers la fenêtre. Je n'ai jamais pensé devoir avoir cette conversation avec Nino un jour, je ne pensais jamais devoir me justifier sur cette soirée. Je pensais pouvoir garder le secret bien enfoui, jusqu'à que mort s'en suive. C'est le pacte que nous avions fait avec Vasco, il ne disait rien et je faisais de même. Car nous avions tous les deux peur de perdre Nino.

Même si, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai pris la fuite jusqu'à New-York il y a trois ans.

— Etna, je ne vais pas m'énerver. Du moins j'essaye, je veux juste savoir la vérité.

— Qu'est-ce que ça change ? demandai-je, n'osant pas le regarder. Quelle sorte de la bouche de Vasco ou de la mienne ? L'issue reste la même. Tu connais déjà la vérité Nino.

Honteuse, je  n'ose plus rien ajouter. La réalité me frappe en plein visage, une réalité qui me donne envie de vomir.

La douleur me tord l'estomac, je suis mal à l'aise. Je ne pourrai plus jamais regarder Nino dans les yeux, et je sais qu'il ne me le pardonnera sûrement jamais.

— Pourquoi me l'avoir caché ? finit-il par demander, rompant le silence.

— Parce que j'avais peur de ta réaction. avouais-je, ignorant toujours son regard sur moi. J'ai eu tellement honte...

— Honte de l'avoir fait ou honteuse de ne pas pouvoir m'avouer que je n'avais jamais été le problème ?

Aucun son ne parvient à sortir de ma bouche, tandis que ma gorge est anormalement sèche. Je commence à jouer avec mes doigts, gênée de la façon dont la conversation prend tournure. Mes yeux sont toujours rivés sur la fenêtre, alors que j'entend les pas de Nino se rapprocher de mon lit.

— Est-ce que c'est pour cette raison que tu m'as quitté ?

— C'est une des raisons, oui. dis-je finalement

— Tu n'aurais pas dû faire ça.

— Rien de tout ça n'aurait dû se produire, Nino. Je ne me souviens de rien en ce qui concerne cette soirée. commençai-je toujours honteuse. J'avais tellement peur de voir du dégoût dans ton regard, que j'ai préféré partir plutôt que de t'affronter.

Ma gorge se serre et j'ignore ce que je dois faire. Je suis sur le point de fondre en larmes, alors que je suis la seule fautive de cette situation. Je sens mon lit s'affaisser à ma droite, m'informant que Nino s'est installé sur celui-ci.

Il va surement m'étrangler pour me tué, et je n'essaierai pas de me débattre.

— Je ne t'aurai pas quittée.

ETNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant