IV. Vérité

1.2K 64 27
                                    

J'ai sursauté. Littéralement sursauté. Il m'a fait peur. Je ne m'y attendais pas. Je me suis vite détaché de Milo. Je me sens gênée, gênée qu'il ait assisté à ça. Alors que je ne devrais pas l'être, cela ne le regarde pas.

Milo pose son regard sur son frère, et secoue la tête. Il a mal interprété les choses, du moins il croit avoir eu une réponse à sa question. Nino a toujours eu de nombreux doutes vis-à-vis de Milo et moi. Pendant longtemps, il m'a posé la question à savoir si Milo et moi avions des sentiments l'un envers l'autre. Nino n'a jamais eu confiance en son frère me concernant, il m'a toujours juré que Milo était amoureux de moi. Néanmoins, je ne l'ai jamais cru. Jamais. Aujourd'hui je vois de la jalousie dans le regard de Nino, lui qui essaye de ne rien laisser paraître.

Arrête Nino, tu racontes de la merde.

Nino ricane, un rire que j'ai bien trop souvent entendue, un rire qui ne sort que pendant les sales coups qu'il prépare. J'aurais voulu garder ma bouche close, mais ce fut plus fort que moi. Il n'a rien à me dire sur ce que je fais et avec qui.

Laisse tomber Milo. Merci pour le repas.

J'emboite le pas jusqu'à la sortie, passant de prêt à côté de Nino. Je me suis dis qu'il allait lâcher l'affaire et me laisser partir mais c'est bien mal le connaître.

Tu restes ici, toi.

Il saisit mon bras, me forçant à me stopper net dans ma marche. Je le regarde droit dans les yeux, ses yeux qui ne dégagent que de la colère et de la haine. Ses yeux qui me plaisaient tant avant. Ses yeux, qui m'ont rendu amoureuse. Ses yeux, que je déteste à présent.

Qu'est-ce qu'elle branle en dehors de sa chambre ?

Il a maintenant son regard porté sur Milo, mais il maintient toujours mon bras avec une force qui me paralyse. Je sais déjà que Milo va passer un sale quart d'heure, et je refuse que ça arrive par ma faute. Alors j'ai fais ce que je fais de mieux, je me suis mise dans la merde en me servant de ma langue.

Tu comptais me le dire quand que des tueurs étaient à mes trousses ?

Nino fronce les sourcils, j'examine chacun de ses gestes. Et je me remercie de le connaître par cœur. Il est surpris, surpris que je sache la vérité. Il a compris que Milo n'a aucun secret pour moi. Il a compris, que Milo m'aime plus qu'il ne m'aimera jamais. Il a compris.

Cela ne te regarde pas, Etna. Maintenant, tu vas me faire le plaisir de retourner dans ta putain de chambre ! Et toi, dit-il en posant son regard sur Milo, tu fermeras ta gueule à l'avenir.

C'est à mon tour de rire jaune, pour qui se prend-t-il ? Qui est-il pour manquer à ce point de respect à Milo ?

Je t'ai posé une question ! Ce n'est pas la peine de remettre la faute sur Milo, parce que tout ce merdier dans lequel je me trouve, c'est uniquement de ta faute !

Il secoue la tête, vraisemblablement amusé. Il esquisse un petit sourire, un sourire qui me fait froid dans le dos. Mais je ne me tairais pas, pour la bonne raison que j'en suis incapable. Putain ! Des tueurs sont à mes trousses !

Etna, ne joue pas à un jeu auquel tu pars perdante. Ne réveille pas le volcan qui dort en moi.

— Tu n'as pas le droit d'être en colère ! Particulièrement quand nous savons tous les deux la raison pour laquelle je me retrouve avec une fatwa au-dessus de la tête !

— Ne me manque pas de respect Etna, ne joue pas avec mes couilles.

— Des gens sont venus jusqu'à New-York, chez moi ! Ils me suivaient jour et nuit ! Il aurait pu m'arriver n'importe-quoi et tu n'as même pas appelé pour me prévenir !

ETNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant