XXX. Je t'ai aimé, je t'ai perdue.

858 39 35
                                    

Point de vue Nino

dans le présent

Le nez dans les papiers, j'essaye de me vider l'esprit. Pourtant, celui-ci n'est animé que par le visage d'une personne : Etna. Je n'arrive pas à penser à autre chose que son corps inerte, sans vie, qui s'écroule au sol. Je la vois encore, me demander par ses yeux de ne pas la sauver. Je la vois s'éloigner de moi, et ça me fait un mal de chien. J'ai l'impression que Dieu essaye de me punir, et j'essaye d'accepter la sentence du mieux que je peux.

Je ne dors plus, je ne mange plus. Les rares nuits où j'arrive à fermer les yeux, c'est elle que je vois. Encore et encore. Je regarde mes mains et elles sont pleines de sang, pleines de son sang.

Les rares moments où je me sens bien, sont quand j'ai l'occasion de la voir pour lui faire ses pansements et donc discuter un peu avec elle.

Alors je reste dans mon bureau, les rares fois où je ne la regarde pas dormir. Pour être certain qu'elle va bien et qu'elle ne manque de rien. Je pars au lever du jour, comme si je n'avais pas passé ma nuit à la contempler dans son sommeil. A me demandé ce que j'avais bien pu faire d'aussi onéreux pour que Dieu l'ai mise sur mon chemin.

Ma porte d'entrée claque contre le mur, me faisant harquer un sourcils vers celle-ci. Vasco pose son regard sur moi, il semble en colère.

— Je peux t'aider ? proposai-je en le regardant

— Je n'ai rien dit à l'hôpital, parce que je voulais éviter de faire un bordel. Mais il faut que je te parle !

— Je t'écoute.

Je m'enfonce dans mon siège, liant mes mains entre elles. Je regarde Vasco, qui fait les cent pas tout en se grattant l'arrière de la tête. Je sais déjà que cela ne présage rien de bon. Vasco ne se comporte ainsi que dans situations : 1) quand il a claqué tout son argent dans le jeu. 2) Quand ça concerne Etna.

Et aujourd'hui, je pari que ça ne concerne pas le poker.

— Qu'est-ce qui se passe ? Parle ! Dis-je commençant à perdre patience

Il s'approche de mon bureau, posant ses deux paumes de mains sur celui-ci. Il étend ses bras, et se penche en avant. Il est assez proche de moi pour que je sente son haleine se mélanger à la mienne. Je fronce les sourcils, alors qu'il garde un air plus que sérieux.

— Quand on a été kidnappé par le père de Etna, il lui a tout avoué. Du moins, il m'a forcé à le faire. Elle est au courant Nino, Etna sait pour sa mère.

J'ai l'impression que l'univers est en train de me tomber dessus. Quel fils de pute. C'était son plan depuis le début, il voulait que Etna découvre que la réelle raison de la mort de sa mère n'a rien à voir avec ce qu'on a voulu lui faire croire pendant tout ce temps.

Peu de temps avant la mort de mon père, il m'a avoué qu'il cachait un lourd secret. Quelque chose dont il n'était pas fier. Une chose qu'il aurait préféré enterrer avec lui. Pourtant, il m'a tout avoué. Il m'a dit les raisons qui l'avaient poussé à faire ça. Il m'a dit qu'il s'était fait avoir par certaines personnes du réseau et qu'il était désormais de mon devoir de venger la mort de la mère de Etna.

Donc j'ai promis, et je me suis promis à moi-même de la venger.

Même si pour ça, je devais mourir. Comme mon père avant moi.

L'ère des Esposito touche bientôt à sa fin, et je n'ai jamais été aussi prêt de toute ma vie.

Particulièrement si c'est pour protéger celle que j'aime.

ETNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant