Point de vue Etna
Dans le présent
— Etna, réveille-toi... Etna ! Ouvre les yeux. C'est nous, on est là. Je suis là.
— Vasco... dis-je dans un souffle
Je papillonne des yeux, tandis que la voix me semble de plus en plus lointaine.
Vasco n'est pas là,
Vasco n'est plus là.
Vasco ne sera plus jamais là.
Il est parti.
Il est mort.
Vasco est mort.
Je me redresse rapidement, voyant que je me trouve dans une chambre. Une chambre que je ne reconnais pas, une chambre qui me donne envie de vomir. De l'humidité à remplacer le papier peint, des cafards cours, à même les murs et l'odeur est ignoble.
— Maintenant que tu es réveillé, nous allons enfin pouvoir parler toi et moi.
Mes yeux se posent sur mon père, lui que je croyais mort. Lui que j'aurai voulu ne jamais revoir. Lui qui a tué mon meilleur ami, mon frère, le premier garçon qui a posé ses yeux sur moi. Le premier qui ne m'a pas traiter comme une petite chose fragile.
Le premier qui m'a redonné goût à la vie.
Mon père s'installe sur une chaise, se mettant face au dossier de celle-ci. Je suis tellement en colère et triste que je n'arrive même pas à le regarder.
L'image du corps de Vasco s'écroulant au sol tourne en boucle dans ma tête, constamment.
— Etna, il va falloir que tu sois coopérative sur ce coup-là... Car le jeu ne fait que commencer, je ne t'ai pas éduquée pour que tu sois du genre à abandonner, n'est-ce pas ?
Mon cœur est brisé, qu'est-ce qui pourrait bien m'arriver de pire ? J'essuie rageusement d'un revers de main les larmes silencieuses qui me coulent sur le visage, et je me tourne vers mon père. Je sais qu'il me prend du plaisir à me voir ainsi, rien n'aurait pu rendre sa journée encore plus belle.
Il ne pourra rien me faire. Mon cœur a arrêté de battre au même moment que le sien.
Nous ne pouvons pas tuer quelqu'un qui est déjà mort. C'est Nino qui le dit. Et je comprends seulement maintenant le sens de cette phrase.
Une partie de moi est restée là-bas à ses côtés, l'autre tente de survivre.
— Tu lui ressemble tellement, Etna.
— Ne me touche pas.
Je recule mon visage, voulant éviter tout contact. Il finit par abaisser sa main, sûrement vexé. Mais je m'en fiche, autant qu'il me tue maintenant qu'on en finisse. Je n'ai plus rien à perdre désormais, rien du tout.
Même pas Calogero, car c'est sûrement lui qui m'a condamné ici.
Toutes mes émotions ainsi que mes idées se mélangent. Je n'arrive plus à réfléchir rationnellement.
— Tu t'es jeté dans la gueule du loup, Etna.
— Tu penses être le grand méchant loup ? Demandai-je amusée. Tu ne me fais pas peur.
— Pourtant à une époque, tu tremblais rien qu'au son de ma voix.
— Cette époque est révolue, tu n'es que la brebis à mes yeux à présent.
Il a ricané, se moquant délibérément de moi. Son rire à raisonner pendant plusieurs secondes, m'arrachant un frisson. J'avais imaginé cette scène des centaines de fois, et elle ne ressemblait en rien à ce qui est en train de se produire actuellement.
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ETNA
FanfictionEtna pensait en avoir fini avec la Sicile et plus particulièrement avec la famille Esposito. Quand elle est partit il y a cinq ans sans se retourner, elle laissait derrière elle une partie de son histoire pour en écrire une nouvelle. Mais quand tu b...