Chapitre 8

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- Pensez vous vraiment que le KGB est allié à la mafia russe ? S'enquit Beverly, prenant son rôle de journaliste au sérieux.

Gladys Vinkov, se racla la gorge, puis jeta un coup d'oeil de gauche à droite, s'assurant qu'on ne les écoute pas.

- J'en suis convaincue.

Beverly fronça les sourcils et ajusta les lunettes carrés, qui faisait partie de son personnage, sur son nez.

- Ce sont des accusations très grave, vous risquez d'être arrêté ou pire, de vous faire tuer.

- Je sais ! C'est pour ça que j'ai accepté de parler à une américaine. Je sais que votre pays est le seul à pouvoir me donner l'asile politique.

Comme éteinte, Beverly eut du mal à ressentir de la compassion pour cette vieille femme. Elle avait servi son pays en tant que député pendant des années et maintenant le KGB allait l'éliminer, comme un vulgaire cafard.
Beverly eut la boule au ventre en pensant à Adryan et ce qu'il avait subi, apparemment, le gouvernement américain et russe n'étaient pas si différents.

- Je vais porter ces informations à mes supérieurs pour que l'article paraisse au États-Unis dans les plus brefs délais mais vous savez, qu'il faut des preuves.

Naïvement, Gladys sortit une grande enveloppe de son sac à main. Elle la tendit à Beverly.

- Tout y est. Vous allez remarquer que les assassinats politiques ont un point commun avec le KGB, vous le découvrirez.

Elle jeta de nouveau un regard effrayée à la pièce. Elle avait insisté pour qu'elles se retrouvent dans un lieu public mais ne se sentait tout de même pas à l'aise. Et Beverly savait, qu'elle avait raison de s'inquiéter.

- Je ne peux pas en parler dans ce restaurant, c'est beaucoup trop risqué.

Beverly ouvrit l'enveloppe et sortit les documents.

- Est-ce que vous avez fait des copies ?

- Non c'est beaucoup trop dangereux.

- Je vois.

C'était le signal. Discrètement, Beverly jeta un regard vers Moï, assis à quelques tables plus loin. Il hocha la tête, signe qu'il avait compris. Se concentrant de nouveau sur son interlocutrice, Beverly simula un sourire rassurant.

- Ne vous inquiétez pas, nous allons vous aider.

La vielle femme sourit et prit les mains de Beverly dans les siennes. Beverly fixa leurs mains enlacés avec dégoût, haine. Elle détestait du plus profond de son cœur les russes et ne supportait pas que l'un d'entre eux, la touche.

- Merci pour tout.

Beverly retira brusquement ses mains, provoquant la surprise chez Gladys mais elle ne s'y attarda pas longtemps, car l'instant d'après, Moï fit tomber son sac à main qui se vida sur le sol, près de la table.
Gladys devint extrêmement nerveuse en se penchant pour rassembler ses affaires.

Moï se précipita pour l'aider, échangeant des paroles en russe. Beverly comprenait assez bien le russe pour savoir qu'il s'excusait et Gladys répondait que c'était pas la peine, qu'il pouvait s'en aller.

Elle profita de son inattention pour verser le petit flacon de poison que lui avait remis Antonina. «Une seule goutte suffirait à tuer un éléphant» avait-elle dit.

Gladys se redressa encore plus nerveuse qu'avant. Son sac serré contre sa poitrine. Moï s'excusa une dernière fois et s'en alla.

- Voyant Gladys, vous êtes toute pâle. Vous allez vous mettre dans cette état chaque fois qu'un russe est dans les parages ? Plaisanta Beverly, buvez un peu de thé, je pense que ça vous fera du bien.

Gladys prit une gorgée de son thé, mais ne se calma pas pour autant.

- Vous ne comprenez pas. Cet homme c'est Moï Oünir, il..il..a fait partie du KGB, ils sont sur mes trousse ! Ils veulent que je sois informé qu'ils m'ont à l'œil ! Et vous aussi je vous mets en danger!

Elle finit sa tasse d'un trait. Beverly fronça les sourcils. Comment pouvait-elle connaître Moï? Elle s'apprêtait à lui poser la question mais Gladys se leva brusquement.

- Il faut que j'y aille !

La russe marcha à peine quelques mètres avant de s'écrouler. Tous les clients du restaurant se levèrent pour voir. Beverly accourut.

- Mon dieu ! Appelez une ambulance !! Elle.. elle.. est malade ! Il faut que j'appelle son fils d'urgence ! Vous comprenez anglais ?

L'un des serveurs répondit positivement. Il sortit son téléphone et composa le numéro des urgences. Beverly sortit également le sien et fit semblant de téléphoner. Elle se leva et se dirigea vers la porte. Une fois hors de vue. Elle rangea le téléphone dans son menteau et traversa la rue où une voiture aux vitres fumées l'attendait. Beverly monta sur le siège passager et s'assit à côté d'Antonina.

- Mission accomplie ? Demanda celle-ci.

- Oui.

Elle lui donna l'enveloppe que lui avait remis Gladys avant de retirer la perruque aux cheveux noirs qu'elle portait, ainsi que les lunettes.

- Bien jouez, Moï, à la maison.

Moï démarra.

- Comment ça se fait qu'elle connaissait Moï?

Antonina parut surprise puis amusée.

- Cette vielle peau a une très bonne mémoire à ce que je vois. Elle était présente quand j'ai signé l'admission de Moï au KGB il y a dix ans. Elle ne l'a aperçu pendant moins d'une minute et pourtant elle s'est souvenue de son visage, intéressant.

Beverly n'ajouta rien. Au bout de plusieurs minutes, Antonina brisa le silence.

- Tu sais quoi ? Tu as bien travaillé. Tu mérites des vacances. Tu les auras, une fois que tu te seras débarrasser de ta prochaine victime.

Elle tendit une photo à Beverly. Un homme brun aux yeux marron souriant.

- Tu auras plus d'informations sur lui, demain.



Lorsque Beverly et Antonina pénétra dans l'immense salon. Lev les accueillis avec un immense sourire. Il tenta de prendre Beverly dans ses bras mais elle le repoussa et disparu dans leur chambre.

Il souffla d'exaspération.

- Ça n'a pas l'air d'être le bonheur, se moqua Antonina. Il faut que je te parle, dans ton bureau.

- Suis moi.

Une fois dans le bureau, Lev prit place dans son fauteuil et Antonina juste en face de lui. Il croisa les jambes et s'adossa.

- Dis moi tout.

- Beverly est un excellent élément mais le fait qu'elle soit américaine peut nous porter préjudice. Si les États-Unis venait à l'arrêter, elle divulguera nos secrets sans hésitation. Je pense que le moment est venu de se débarrasser d'elle..je sais que tu l'aimes..

- Tue la, si ça te fait plaisir. Cette femme me sort par les narines ! Il y a tellement de femmes qui rêvent de tout ce que je lui ai donné. Elle n'a pas su l'apprécier. Le sort de Beverly ne m'intéresse plus désormais.

- Bien, vu que Moï pars avec toi en Sicile ce soir, je chargerai Walter de cette mission. À ton retour, Beverly sera morte.

Beverly tome 2 : La vengeance du parrainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant