Chapitre 16

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Lorsque Beverly rejoignit la cuisine pour manger quelque chose parce que son ventre criait famine, elle resta planté devant la porte. Adryan était assis à la table à manger, un café fumant devant lui. Il lui tournait le dos ce qui lui permettait de repartir sans affronter son regard.

Elle se résigna à manger plus tard et voulut repartir mais ses jambes n'obéirent pas. Il fallait qu'elle l'affronte après la soirée d'hier. Tutti avait raison, il fallait qu'elle se batte jusqu'au bout si elle l'aimait et ne voulait pas le perdre définitivement.

Après une profonde inspiration, elle pénétra dans la cuisine et se dirigea directement vers le frigo pour prendre du pain et de la pâte à tartiner.

– Bonjour. Lança-t-elle au moment où elle déposa son butin sur le plan de travail.

Adryan qui ne l'avait pas remarqué avant, leva les yeux vers elle avant de prendre son café et de se diriger vers la sortie.

– Tu ne vas pas te comporter comme un gamin ! Pourquoi est-ce que tu me fuis?

– Je ne fuis pas. Je n'ai pas envie de sentir que tu existe, c'est différent. Répliqua-t-il

Ça fit du mal à Beverly mais elle décida d'appliquer les conseils de Tutti.

– C'est d'accord ! Tu peux te rasseoir, j'en ai pas pour longtemps ! Je me fais quelques tartines et je m'en vais ! J'ai encore le droit de manger non? Dit-elle joyeusement.

Adryan qui ne s'était pas levé de bonne humeur n'appréciait pas de la voir aussi calme et joyeuse. Il se rassit, bien décidé à faire disparaitre le sourire sur ses lèvres. Un sourire qu'il adorait il y a encore quelques mois.
Il but une tasse de café.

– Tu as bonne mine, dit-il, je suppose que ça avoir avec une visite nocturne.

Le sourire de Beverly s'agrandit. Ça marchait encore mieux que ce qu'elle pensait. Adryan lui par contre s'énervait au fil des secondes.

– Je croyais que tu ne voulais pas sentir que j'existe ? On ne pose pas de question à quelqu'un qui n'existe pas.

Elle croqua dans une tartine au chocolat.

– Ce n'est pas très classe qu'une femme mariée accueille un homme qui plus est, Tutti, dans sa chambre à une heure aussi tardive.

– Il ne s'est rien passé avec Tutti, répondit Beverly. C'est toi qui ne devrait pas venir dans ma chambre.

Adryan grinça des dents. Beverly s'empressa d'ajouter.

– De plus, je ne suis plus une femme mariée. Mais toi, que penserait ta petite amie si elle savait à quel point nous étions proche hier? À quel point tu m'as serré dans tes bras ?

Carla qui venait d'arriver se stoppa devant la porte. Elle se cacha juste derrière, furieuse, pour entendre le reste de la conversation. Adryan se leva et se plaça juste en face de Beverly. Seul l'îlot central les séparaient.

– Comment ça tu n'es plus une femme mariée ?

– Ton père a annulé mon mariage avec Lev. C'est pour ça que je suis de si bonne humeur. Aussi, j'ai accepté de tout dire à propos des Russes. Je veux que l'assassin de Thomas, de ta mère et de ma famille paie ! Il est grand temps !

Beverly croisa son regard froid. L'envie irrésistible de l'embrasser la fit rougir légèrement. Est-ce qu'un autre homme pouvait être aussi beau malgré les cernes sous ses yeux et l'entaille sur sa lèvre. Beverly était convaincue qu'il s'était battu avec Tutti. Par jalousie ? Elle l'espérait.

– C'est Tutti qui t'a fait ça ? Tu l'as frappé ?

– Tu t'inquiètes pour ton petit ami ? Je suppose que maintenant que tu n'es plus marié c'est le prochain sur ta liste n'est-ce pas ? Un homme de plus que tu vas rendre fou. Argumenta Adryan d'un ton amer.

Beverly tome 2 : La vengeance du parrainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant