Chapitre 10 : Menteuse

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Fallon :

Trois coups de feu. Trois coups de feu se sont fait entendre simultanément. Dix minutes que le temps s'est arrêté. Un silence de mort s'est installé. Et la peur pour un proche s'est immergée.

Méline n'est plus là, elle n'est plus dans la pièce. Aucune trace, aucune odeur. Juste trois coups, qui ont bien failli décrocher mon cur. Je ne peux pas mempêcher de penser à un malheur. Que ces tires lui étaient destinées. Qu'elle était la cible de leur viseur.

Un étrange pressentiment me suit. Je le sens, cétait elle. Ils ont tué la seule personne, la seule qui tenait à moi. Ils me l'ont enlevé, sans me laisser lui dire au revoir.

Je suis seul.

Bizarrement, les larmes ne viennent pas, je suis en pénurie. Je suis épuisée, la force de pleurer et crier, m'ont quitté

- C'est elle ou toi.

Ces mots prennent un tout autre sens. Je les ressasse encore et encore et ils deviennent plus en plus logique.

Putain, elle n'a pas fait ça...Son expression quand il a prononcé cette phrase. Ses explications, ce sont des mises en garde. Ses sourires, des encouragements. Ils sonnent comme une tape sur l'épaule « Je compte sur toi pour la suite ».

Un adieu.

                                                                                                  - C'est elle ou toi.

    - C'est elle ou toi.

                                                  - C'est elle ou toi.

- C'est elle ou toi.
                                                            
- C'est elle ou toi.
                                               - C'est elle ou toi.

Elle ou moi.

Qui mourra...

Elle s'est sacrifiée putain.

Elle m'a laissé SEUL !

ET J'AI PLUS CES PUTAIN DE MÉDOCS !

- Je serais toujours là pour toi, quoi qu'il arrive, tu peux compter sur moi.

Quelle phrase mensongère.

Et je peux même pas la rejoindre...

Je crie de douleurs en repensant à cette phrase encore et encore. Elle est partie...La dernière fois que je l'ai vue, c'est quand je croyais sauté d'un pont sans élastique. Et bien, j'ai touché la terre ferme, ma chute libre s'arrête, je m'enterre désormais dans le sable .

Et mon pied est à l'entrer de l'enfer.

Un bruit se fait entendre dans la pièce, quelqu'un vient d'entrer.

- Tu vas bien ? S'exclame une voix d'homme.

Une lumière éclaire légèrement son visage dans la pénombre. Un homme aux cheveux brun se trouve debout, juste devant moi. Sa taille imposante me surplombe. Il s'agenouille et tend la main.

Instinctivement, je recule de plusieurs centimètres. Un sourire peiné déforme ses lèvres.

- Un mouchoir ? Continue-t-il en montrant le paquet.

Tenté de le repousser, je recule, pour finalement le prendre à contrecur, avec l'envie dérangeante de me moucher.

Il inspire puis me murmure doucement.

Deux Âmes Solitaires : En RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant