Deux Âmes Solitaires : En Réécriture

Chapitre 36 : Le pardon

J'ai toujours eu du mal à pardonner la trahison.

Comme fait on alors quand on se trahit soi-même ?

Fallon :

- Il est temps de partir, s'exclame Don en s'approchant de moi, ses béquilles sous son bras.

Je m'écarte d'Eden mais il me retient contre son torse, ne souhaitant pas que je m'en aille.

Nous avons été réveiller d'aussi bon matin par Richi. Le téléphone à sonner dans la nuit pour nous annoncer la nouvelle. Il a trouvé la planque de nos taupes il y a quelques heures d'ici. Don et lui sont donc maintenant dans l'obligation de vérifier cette information, pour peut-être tomber sur les complices eux-mêmes.

C'est alors un début de pagaille qui se prépare depuis quatre heures du matin. L'heure à laquelle je me suis réveillé.

Après ce baiser fougueux dans cette avenue, les feux d'artifices ne voulaient plus quitter mon ventre. J'ai comme sentie quelque chose exploser dans ma poitrine. Je n'ose pas imaginer ce que j'aurai fait s'il ne s'était pas arrêté lorsque j'étais entre ce mur et lui, mes lèvres sur sa peau.

Et pour tout vous dire, nous ne nous sommes pas quittés en rentrant. Il était encore en train de m'embrasser dans son lit quand une sonnerie a interrompu ce moment.

Je crois qu'Eden m'a avoué quelque chose hier soir en me décrivant cette fameuse œuvre. Quelque chose qui semble me plaire un peu trop. 

- Je rentrerai sûrement tard mi media narenja, je te promets de régler ce problème, il prend mon visage entre ses mains, tu seras enfin en sécurité.

"mi media narenja".

L'équivalant de "mon âme sœur" en espagnol.

Quand je me remémore ce tableau, deux personnes, seuls, qui vivent les mêmes tourments, mais que seulement en se trouvant s'en sortiront, je nous vois.

Deux âmes solitaires.

- Aller les tourtereaux, je suis désolé Fallon, mais je t'emprunte ton Roméo le temps d'une journée, intervient Don en se rapprochant.

Je l'enlace lui aussi, lui rappelant de ne pas faire de connerie.

Derrières eux, un groupe d'homme aux visages fermés attend les prochaines instructions . Ils ne partent pas seuls, cela est bien trop risqué. Voilà pourquoi ils sont en retard. Le temps de rassembler un groupe d'homme de confiance puis de distribuer armes, oreillettes et voitures basées sur un plan très précis mets plus de temps que prévu.

Je vois bien que même leur chef craint ce qu'il les attend. J'ai au début demandé de les accompagner cependant ils n'ont besoin que d'un hackeur sur place, Eden le suit juste pour superviser la mission. Le reste des troupes qui les escorte sert de protection et de renforts.

- Faites attention à vous, prévient Addie sur le canapé.

Mon regard glisse sur Don, il a eu difficulté à s'habiller. Son bras est encore couvert de pansement et sa jambe en plâtre. Seuls ses deux béquilles le maintiennent en équilibre. C'est lui-même qui a insisté pour venir, car même si cela nous inquiète, c'est le seul à pouvoir régler le problème. Nous avons besoin du meilleur dans son domaine.

Après de rapide au revoir, la porte du salon claque dans le vent, laissant derrière elle, un long silence.

Un visage parsemé de mèches blondes sort du dossier de son fauteuil, la mine soudain surexcité.