Deux Âmes Solitaires : En Réécriture

Chapitre 39 : L'oeil

Le mensonge est d'autant plus cruel quand il vient de toi.

Eden :

Je suis accro à elle. Je ne vois pas comment le dire autrement, cela se rapproche de ce que provoque une drogue.

Elle me donne le tournis et le sentiment de devenir plus fort. Mon cœur bat dans mon ventre, ma tête reste dans les nuages et son parfum m'attire encore et encore. L'impression de ne jamais pouvoir se rassasier.

Sauf que la drogue devant moi est la plus dangereuse de toutes.

Je m'y attache plus que ce que je croyais.

Mais, est-ce si mal ? Parce que je n'en ai pas l'impression.

Hier soir, je me sentais au plus bas après cette réunion. Épuisé et tendue par leurs mensonges et stratégie en tous genres, je n'avais plus qu'une idée en tête : m'enfuir.

Je me suis senti si lâche après cette pensée.

Elle m'a trouvé là, la tête baissée et n'a pas hésité à me soutenir. Je ne m'attendais à tant de considération. Cette femme me fait ressentir des trucs qui commencent à prendre de l'ampleur, tellement d'ampleur que je me demande jusqu'où ça ira.

Je n'aime pas me fier aux autres, mais ici, j'en ai vraiment envie.

Endormies face à moi, les paupières closes, sa poitrine s'abaisse lentement, je me vois la regarder avec la peur que le rythme ralenti. Elle a l'air si innocente et paisible lorsqu'elle dort, on a du mal à croire qu'elle est tout le contraire.

J'ai toujours eu du mal à dormir de mon côté, surtout avec quelqu'un dans mon lit. C'est un problème qui a commencé lors de mon arrivée au Mexique. Mes premières nuits dans ma nouvelle chambre se passaient mal avec les interventions violentes de mon oncle. Il venait à n'importe quelle heure pour n'importe quelle raison.

Une chose, pourtant, restait la même, ma réprimande après chaque passage.

- Eden ! Réveille-toi et va me chercher une bière.

- Gamin ! Tu fous quoi là, ne dors pas !

- Tu ne veux pas savoir ce que je pourrai te faire dans ton sommeil.

Chacun de mes gestes, paroles ou expression était un argument valable pour me punir. Tout cela pour m'endurcir.

Il ne connaissait pas la douceur, il faut le dire.

Depuis je ne dors plus sur mes deux oreilles, encore moins sur le ventre ou dos à la porte. J'ai toujours cette petite peur constante qui m'empêche de faire un somme. Sauf avec elle. J'ai beau trouver cela cliché, mais elle m'apaise, elle, son souffle dans mon cou, le bruit de sa respiration ou sa peau contre la mienne.

- Hey... souffle-t-elle faiblement.

Sa tête se réfugie dans mon cou et m'y colle un baiser. Son regard est différent ce matin, mais je n'arrive pas à savoir ce qui le différencie des anciens.

- Salut toi.

Son sourire est étincelant au moment où elle croise mes iris.

Je ne peux m'empêcher de l'embrasser, j'ai beau avoir touché chaque centimètre de sa peau pendant la nuit, je n'en suis pas pour autant rassasié. Ma main attrape sa taille pour la coller contre moi.

Je veux être plus près d'elle. Encore et encore.

Elle colle passionnément ses lèvres aux miennes, le sourire aux lèvres me rappelant notre nuit passée. Maintenant réveiller, elle monte sur moi sans lâcher mes lèvres.