Chapitre 42 : Meurtre

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Ce que son regard me fait ressentir m'effraie, mais il m'appelle depuis le premier jour.

Fallon - 16 ans :

Mes semelles rappent contre le gravier au fil de mes pas, je pourrai bientôt sentir le cuire se décoller du tissu de ma chaussure à cause du frottement. Ma respiration se saccade à force de courir. Mes jambes me lancent, je me force à partir au plus loin, quitte à me couper le souffle. Je n'ose pas regarder en arrière depuis que je suis parti.

Pourquoi as-tu fait ça ?

Je n'ai pas fait exprès.

Tu es un monstre.

Je ne le voulais pas !

Ton père a réussi.

Non !

Je te hais.

Je te hais.

Je te hais.

La scène ne veut pas quitter ma tête, elle se fait un plaisir de se rejouer encore et encore. J'ai peur que cela ne s'arrête jamais. Je me vois tenir ce couteau entre mes mains, le sang se répand sur mes vêtements. Je frissonne à cause du froid, mes cheveux sont trempés et le sable colle à ma peau.

Cad est mort.

Cad est mort.

Cad est mort par ta faute.

La seule personne qui a voulu me protéger en à payer les frais. Il était là pour me jouer ce mauvais tour avec ses amis, mais sa conscience a pris le dessus. J'ai toujours été incapable de tuer malgré ce que voulait mon père, aujourd'hui, j'ai réussi.

Il faut croire que mon premier meurtre ne sera pas un chef de gang...

L'envie de quitter le pays et de me cacher dans un trou à souris me tente lorsque j'approche de chez moi. Ce quartier de bourge parait si paisible à première vue, c'est difficile à croire, mais il renferme les pires d'entre nous.

Beaucoup de gens pensent que les criminels se cachent dans des immeubles à leur image, des bâtiments laid et suspect. Pourtant, les pires hommes et femmes, les monstres, se faufilent dans l'innocence. La fabulation est un trait de leur caractère.

L'atmosphère étrange me fait baisser la tête, la peur de croiser un mauvais regard à travers une vitre me terrifie.

"Chris et Lise Lown"

Mes pieds s'arrêtent devant la boite aux lettres au moment où j'entends les cris. Un appel de détresse venant d'une femme, ma mère. Entendre un tel cri d'horreur accélère mon cœur et me glace le sang. Elle garde la tête froide depuis longtemps, aucune trace de faiblesse se transmet sur son visage habituellement, c'est ainsi qu'elle survie dans le monde de son mari.

Le pire est alors arrivé.

À pas de loup, je me colle discrètement à l'une des vitres donnant sur le salon et c'est ainsi que la scène apparaît sous mes yeux. Les larmes sur mes joues dégoulinent davantage en les voyant. Un sentiment d'urgence me retourne l'estomac et je ne peux rien faire contre.

Deux Âmes Solitaires : En RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant