Deux Âmes Solitaires : En Réécriture

Chapitre 38 : Réunion de famille

Pourquoi ai-je l'impression que tu fuis mon regard lorsque j'évoque le mensonge.

Fallon :

23h35

Vingt-trois heures et trente-cinq minutes...

Cela fait une heure que j'attends seule dans cette chambre à me ronger les ongles sous le stresse. Mes paupières commencent à se fermer bien que je lutte pour rester éveillée. Je ne veux pas m'endormir avant qu'il revienne.

Eden m'a raconté que pendant les réunions de famille, la langue utiliser était l'anglais, c'est peu peut-être étonnant pour une famille espagnole, mais certain vivent dans d'autre pays depuis leur naissance.

Les voix provenant de la pièce d'à côté dérivent entre les cris de protestation et les murmures en espagnol se voulant discrets. Ils résonnent entre les murs, mais se brouillent en chemin m'empêchant de percevoir le moindre mot. Seul leur ton et émotion s'entend, me laissant imaginer là encore la tension qui doit régner là-bas.

Les bras allongés le long de mon corps, je m'enfonce doucement dans le lit en essayant d'oublier ce qu'il m'entoure.

Ils sont réunis dans autour de cette table depuis plusieurs heures à présent. Quand je dis « ils » j'évoque la famille d'Eden et mes amis.
Je ne fais pas partie du gang donc ma présence n'était pas conviée pour mon plus grand malheur.

Eden n'a rien voulut me dire sur le motif de la réunion. J'ai bien essayé plusieurs fois lors de son retour. Cependant sa décision était sans appel, il ne veut rien dire en dehors de cette pièce.

Des milliers de possibilités justifient son choix et une seule persiste dans ma tête.

J'ai pensé qu'il me cachait quelque chose. Que ce soit par manque de confiance ou pour me protéger.

Je ne sais pas ce qu'ils ont vu, fait ou appris, mais cela semble assez gros pour que Eden convoque sa famille malgré leur passé.

Il a appelé son propre cauchemar à le rejoindre de nouveau.

23h36

Le temps passe à une vitesse déplorable.

- Peux-tu me dire ce que tu as foutu pendant tout ce temps Ed ? rugis une voix rauque et granuleuse.

Elle me glace le sang.

Entendre Eden dans une si grande position de faiblesse accélère mon pou. Il a toujours été cet homme au regard noir, la tête haute avec des épaules robustes, ayant vécu de nombreux coups.

À travers les murs, j'ai du mal à garder cette image en l'imaginant avec eux.

En vérité, si l'on regarde de plus près, on peut apercevoir les cicatrices apparaître derrière sa carapace. Eden ne tiendra pas éternellement dans cette posture. Il ne reste plus qu'à espérer que personne d'autre ne s'en rendra compte.

Le volume monte au loin et je peux enfin entendre le sujet de leur conversation.

- La seule solution est la guerre ! Tu pourrais tuer chacun de tes hommes en un rien de temps. Ça nous faciliterait la tâche.

- Et les innocents ?

- Le monde s'en passera.

Je ne veux pas en entendre davantage. Mes mains au beau s'abattre sur mes oreilles, que leurs horreurs m'atteignent.

- Je ne vais pas tuer des milliers d'hommes et femmes en un rien de temps ! proteste la voix d'Eden.

- Nous parlons de la sécurité de notre famille, gamin.