Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...

Chapitre 6

« Tout comme l'immortalité de l'âme, l'amitié est trop belle pour y croire » de Ralph Waldo Emerson.

Emilien frappe de bonne heure à la porte, ce qui me réveille. Je sors du lit pour lui ouvrir en chemise de nuit. Il rentre et me plaque contre le mur pour m'embrasser. Il met ses mains sous mes fesses pour me soulever. Je m'accroche à son cou et enroule mes jambes autour de sa taille. Il me porte jusqu'au lit. Je lui dis que j'avais envie de lui. Il s'éloigne d'un coup de moi et me dit qu'on n'a pas le temps et que je n'ai pas besoin de bouder, que c'est pareil.

Extrêmement déçue, je pars prendre une douche rapide et m'habille avant de le rejoindre dans la cuisine. Il prépare le petit déjeuner. Je m'approche de lui pour l'embrasser. Mais il évite mon baiser. Je prends alors mon café et ma tartine de Nutella avant d'aller m'assoir dans le canapé, sans réaliser qu'il vient de rejeter.

Tout à coup, Emilien me lance de la cuisine :

- Abandonne ce poste. Pour moi.

- Quoi ? Je le questionne prise de panique.

Mais pourquoi il me demande cela. Steph dit que je dois tout faire pour avoir des connaissances bien placées pour réussir en droit. Mais Emilien n'a pas l'air de cet avis.

- Oui. Ecoute. J'ai peur. Je ne serai pas là pour te protéger. Puis...

- Je ne le mérite pas ? Tu le mérites plus ? Cela peut m'aider dans le droit comme pour ma vie plus tard.

Je suis au bord des larmes. Je veux qu'il parte, qu'il arrête de me parler. Je pose mon café et jette ma tartine avant de m'enfuir dans ma chambre en claquant la porte. Il ne peut pas me soutenir un peu ? J'ai besoin qu'il soit là pour moi. Au bout de quelques minutes, j'entends la voix d'Emilien à travers la porte :

- Excuse-moi. Ce poste peut te donner confiance en toi... Sors d'ici.

Je lui ouvre doucement pour voir s'il est en colère ou non. Il me prend dans les bras et embrasse mes cheveux. Il me chuchote à l'oreille qu'il m'aime et qu'il veut et voudra toujours que le meilleur pour moi. Après quelques instants, comme toujours, il met fin à notre câlin pour me dire qu'on doit partir. Je prends mes affaires et une petite veste et nous nous mettons en route.

Le trajet est assez silencieux. Emilien, adossé à une vitre du tram, il regarde l'extérieur. J'essaye tant bien que de mal à rester debout à chaque fois que le chauffeur freine. En arrivant à l'arrêt, Emilien me dit qu'il me laisse pour aller à la bibliothèque et qu'il vient me chercher plus tard. Il m'embrasse sur le front avant de s'éloigner.

J'arrive à la faculté, Monsieur Dreyer m'attend. En le voyant, je dis :

- Je suis en retard... Excusez-moi Monsieur...

- Non, non Alex. Je suis en avance. Ne m'appelle pas Monsieur, je préfère David.

Il s'approche de moi et me fait la bise. Il sent l'homme comme à chaque fois que je l'ai rencontré. Je crois que je deviens accro à cette odeur. Nous nous dirigeons vers la salle de réunion. Il m'explique qu'il va juste me présenter et qu'il ne va pas m'obliger à faire un discours alors que je suis déjà stressée et qu'après ce sera une réunion classique avec les emplois du temps, les nouveautés de l'année. Avant de rentrer dans la pièce, il se retrouve vers moi et m'embrasse sur la joue en me disant :

- J'espère que cela t'aidera à déstresser.

Je rougis d'un coup. Cet instant est tellement intense. Mais je me sens coupable de ressentir cela. Ma vie doit se faire avec Emilien et Monsieur Dreyer - David - est mon patron. Il me sourit et me dit qu'il sera là de toute façon. Il me fait un clin d'œil avant de s'engouffrer dans la pièce. Je le suis un peu timidement.