Chapitre 30

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« Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même. On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète les nos magnifiques des villes inconnues » de Joseph Kessel.

Je baisse la tête sans rien dire. Mes cheveux tombent en cascade devant mon visage. Je ne bouge plus. J'essaye de respirer lentement pour pouvoir parler et rassurer David. Il me caresse toujours le dos délicatement.

Ma respiration s'améliore. Je ne tremble presque plus. Je commence peu à peu à reprendre mes esprits. J'essaye alors d'articuler une phrase, mais ce n'est qu'un échec. David me tend alors une bouteille d'eau, qu'il sort de sa poche de son pantalon de costume. Je prends quelques gorgés avant d'arriver à murmurer :

- Je ne sais pas comment vivre sans lui...

- Euh... Je me rappelle plus du nom... Il t'a abandonné ?

- Non, je sanglote. Je lui ai demandé une pause pour réfléchir... A notre avenir...

Il me prend dans les bras en me disant totalement comprendre. Je colle ma tête contre ses épaules. Il est rassurant. Mes larmes arrêtent de couler au bout de quelques minutes. Sa respiration m'endort et me rassure. Son odeur caresse délicatement mes narines. Je me sens bien mieux. Je suis totalement apaisée. Mes yeux se ferment tous seuls. Je sens que quelqu'un me soulève et me pose délicatement, à ma place surement. Cela ne peut être que David.

Une voix criante me réveille, c'est celle du contrôleur du train. Il demande nos billets, sauf qu'il a glissé sous moi. David refuse de me réveiller et ils se s'engueulent. Le contrôleur voit que je suis réveillée, il me demande les billets. Je me relève pour lui donner. Il vérifie et part aussi tôt. David range son ordinateur avant de regarder vers moi.

- J'ai dormi longtemps ? Je demande.

- Non, une petite heure. Nous n'avons plus beaucoup de temps de route, me dit-il avec un regard neutre.

- Ah... Désolée...

- Eh ! Ne t'excuse pas. Ce n'est pas facile ce que tu vis. Enfin, je pense, vu ton état. On peut en parler si tu le souhaites, me répondit-il en esquissant un sourire.

Je fais non avec la tête avant de regarder le paysage. Le temps est tout gris. Il n'y a plus un rayon de soleil, alors que quand nous sommes partis, le temps était radieux. Cela me rend un peu triste, mais aussi bien cela va se lever dans le week-end. Puis, nous allons là-bas pour travailler et non pour faire du tourisme.

Je me retourne vers David, qui lit un papier posé sur la petite table devant lui. Il a l'air concentré. J'attends qu'il ait finis, mais il ne bouge pas. Il réfléchit surement. Quand je me penche pour voir ce que c'est, il le range rapidement dans sa poche côté allée de sa veste.

- On n'a pas parlé du coup de ce que l'on allait faire... Finis-je par dire avec hésitation.

- Oh pas grave. Tu as juste à me suivre. On peut revoir ton discours d'introduction. Je l'ai écrit pour toi avec les idées que tu avais mis dans le dossier.

Je le remercie chaleureusement et commence à le lire sérieusement. Lui se met à lire ses notes écrites sur une feuille qu'il a déjà toute froissée. Je pense que c'est son moyen de déstresser. Pour ma part, je préfère tout simplement claquer un élastique sur mon poignet.

Après l'avoir observé, je me replonge dans ma lecture.

« Mesdames et Messieurs. Bonjour à tous.

Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant