Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...

Chapitre 9

« L'homme n'invente l'éternité de son existence que dans les sentiments qu'il partage » de Marc Levy.

Je monte deux à deux les escaliers jusqu'au dernier étage. J'ai hâte de revoir David. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est ainsi, peut-être parce que j'aime être en sa compagnie. Le temps avec lui passe très vite. A ce moment-là, je tombe nez à nez avec Monsieur Terier, qui me dit :

- Je peux vous aider Mademoiselle ?

- Oui... Enfin, non, je suis venue voir Dav... Monsieur Dreyer, dis-je.

J'ai l'impression de devenir aussi rouge qu'une tomate. Déjà je bute sur son nom et en plus, je deviens rouge, c'est d'une discrétion à toute épreuve. Mais cela a l'air de l'amuser, il a un sourire en coin. Il répond :

- Oh c'est vrai, j'avais oublié. Il va falloir que je m'habitue à votre présence.

Il prend alors les escaliers et je me dirige, à mon tour, vers le bureau de David. Je croise sa secrétaire, une jeune femme blonde, qui me fait un grand sourire. Je frappe à la porte quatre fois et j'entends une grosse voix dire « Entrez ». Je suis étonnée par le ton de sa voix, qui est très grave comme s'il est en colère. Après une longue inspiration, je tourne la poignée de la porte avant de rentrer. Quand il me voit, il fait un sourire et dit :

- Tu es mon rayon de soleil.

Il se lève pour m'embrasser. Il a l'air content de me voir, mais il semble tendu. Je le vois à son regard. J'ai comme envie de le prendre dans mes bras, mais je n'ai pas le droit. Alors, je tente juste une question :

- David ?

A ce nom, il lève les yeux, il est surpris.

- Y a-t-il quelque chose qui ne va pas ?

Il me refait un sourire et il s'éloigne de moi en disant :

- Je ne veux pas t'inquiéter.

- On peut faire un échange d'information ?

Il est près de la fenêtre et rigole avant de répondre.

- Ainsi, je te dirais que ton très cher Emilien vient de rentrer dans le bâtiment de l'administration.

- Hein ? Quoi ? Mais... Il est...

- Chiant, surprotecteur ou violent peut-être ?

- Non surprotecteur peut-être...

Il lâche un petit rire. Mais, j'ai un sentiment d'emprisonnement. Je pense qu'il me fait confiance juste pour rentrer chez lui, seule. Une larme solitaire coule sur ma joue. David se rapproche de moi. Il m'invite à m'assoir sur un canapé en cuir bleu marine et il s'assoit à côté en me tendant un mouchoir. Il baisse la tête et après quelques minutes, il dit :

- Tu veux en parler ? Je veux dire que je suis ouvert. Tu peux me parler. Je ne veux aucune gêne entre nous.

Je hoche la tête. S'il savait qu'à chaque fois que je le vois en dehors de son bureau, je suis toute gênée et que j'ai envie de disparaitre. Mais il veut jouer le grand frère, donc pourquoi pas. Steph a déjà des à priori sur Emilien. Alors que David ne le connait pas. Néanmoins, c'est quand même mon patron et le doyen de la faculté dans laquelle j'étudie.

- Je suis un homme à femme.

Il me surprit en prononçant cette phrase. Je lève la tête pour trouver ses yeux. Il continue :

- J'aime coucher avec les femmes genre deux/trois fois, puis je les laisse tomber. Je m'en lasse rapidement. Je fais cela aux étudiantes, à des inconnues, des professeurs et à un tas d'autres personnes. La rumeur est vraie. C'est rare que je parle de cela à quelqu'un.