Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...

Chapitre 22

« Celui qui, étant libre, ne brûle pas les parfums devant la divinité, se verra, dans le moment de la détresse, forcé de baiser les pieds des idoles. », Proverbes chinois.

Jusqu'à ce que je passe derrière le bâtiment de la faculté, le soleil m'éblouit. Je rentre dans le bâtiment et prends un café avant de rejoindre le quatrième étage. Je marche lentement, car j'ai un peu d'avance. Malgré ma lenteur, j'ai vraiment hâte de le retrouver, plus que d'habitude.

J'arrive à son bureau. Il n'y a que sa secrétaire, une nouvelle d'ailleurs. Il doit avoir couché avec l'ancienne et ne pouvait donc pas la garder. Elle est grande, blonde avec une forte poitrine et habillée avec un tailleur. Je m'approche. Elle m'adresse un sourire avant de me dire :

- Bonjour Mademoiselle Meyer ?

- Bonjour, dis-je timidement.

- Vous pouvez entrer. Il sera un peu en retard.

Je rentre dans son bureau, qui est très calme. La lumière du soleil éclaire juste le meuble de son bureau, qu'il a dû ranger. Tout est parfaitement rangé. Il n'a pas dû travailler là lundi et mardi. Sa secrétaire revient une heure plus tard pour me dire qu'elle quitte la faculté et elle a posé une pile de dossier sur le bureau. Je me rends compte que cela fait une heure que j'observe, que j'apprécie le silence de son bureau. Je décide alors de trier ces dossiers. Je découvre alors que l'un des dossiers est sur moi. Il n'y a pas grand-chose juste mes amis et un gros paquet sur Emilien par contre. Je décide de ne pas le lire. En même temps, ce n'est pas bien, ce ne sont pas mes affaires.

Je me mets alors dans le canapé pour retravailler mes cours de la journée. Les heures passent sans que je m'en rende compte. Vers dix-sept heures, je reçois un coup de fil. C'est Emilien. J'hésite à décrocher, mais finis par le faire.

- Allo Alexie ?

Je ne réponds pas. Je n'ai finalement rien à lui dire. Il a tout dit dans sa lettre non ? Il faut que je réfléchisse.

- Tu n'as pas à m'en vouloir. C'est juste une amie. Je l'aime bien. Faut que tu fasses la part des choses. Je ne peux pas t'aider si tu refuses de parler. Je...

Je raccroche le téléphone. Les larmes commencent à couler sur mes joues. Je me mouche plusieurs fois. Je ferme mon ordinateur et pose ma tête dessus. Il ne comprend pas ce que j'ai pu ressentir en le voyant. Mais je suis peut-être en faute. Il faut que je me place de son côté. Il a besoin d'avoir sa vie et il ne doit pas se caler sur la mienne.

Tout à coup, j'entends une première porte et quelqu'un rentrer dans la pièce. Je sèche rapidement mes dernières larmes pour éviter que quelqu'un ne me voit pleurer. En me retournant, j'aperçus David, habillé en costume bleu saphir, qui rentre dans son bureau.

- Hey ! Euh... Ça va ? me fait-il en m'apercevant.

Je n'arrive pas à parler. En ouvrant la bouche, aucun mot ne veut en sortir. Je vois qu'il est inquiet. Il s'approche lentement de moi en ajoutant :

- Euh... Alexie ? Tu n'as pas l'air bien. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Je m'effondre en pleurant. Je me suis retenue toute la journée, mais là, cela faisait trop longtemps, tout sort de moi. Il retourne fermer la porte et s'approche rapidement de moi en ouvrant les bras pour que je me colle sur son torse. Je sens sa respiration. Il ne dit rien, reste calme. Je l'admire pour sa sérénité. Cela me calme au bout d'un instant. Il me propose de m'assoir et va chercher un peu d'eau.

- Bois un peu. Je veux que tu m'en parles. Maintenant. Cela va te libérer.

David n'a pas tort. Mais comment lui expliquer en évitant de passer pour une petite amie jalouse et possessive ? Puis, il ne connait pas bien notre relation, il ne connait même pas Emilien, à part via ses bulletins presque parfaits. Il reste là à me regarder sans rien dire. Après quelques instants, je décide de me lancer :