Chapitre 20

6.2K 308 5
                                    

« Un véritable ami ne se met jamais au travers de ton chemin... À moins que tu ailles dans la mauvaise direction » d'Arnold H. Glasow.

Je me mets à courir sans m'arrêter. Il faut que je me défoule, que j'évacue ma colère. Je ne l'ai pas vu du week-end, je ne le verrais surement pas ce soir. Mais que se passe-t-il ? Pourquoi fait-il cela ? Qui est cette fille ? Notre couple bat des ailes depuis presqu'un an. J'avais imaginé ma vie avec Emilien. Tous mes projets tournent autour de notre couple. J'ai l'impression que tout mon petit monde a été détruit en dix secondes, en voyant Emilien attablé avec cette fille.

Je n'arrive plus à respirer. Je m'assois sur le premier banc que je trouve. J'observe les gens sans trop réfléchir. Un couple s'embrasse non loin de là. J'ai envie de pleurer, mais mes yeux refusent de le faire. Je n'ai plus de larmes pour pleurer. Dès que je pense un peu à lui ou que je vois un couple, cela me rend vraiment triste.

Après quelques heures passées assisse dans le froid, je décide de rentrer à mon appartement. J'ai besoin d'une bonne douche, même si je suis encore malheureuse. Mais plus que tout, j'ai envie de me réveiller de ce mauvais cauchemar. Mes pensées fusent dans tous les sens.

Arrivée chez moi, je me mets sous la douche. Je me savonne un peu en me griffant. Quand je stresse, je fais toujours cela. J'ai des marques dans tout le dos et sur le ventre, mais aussi sur les épaules et sans faire exprès je me touche au visage. Cela me permet d'oublier ce qui vient de se passer. Quand j'ai finis ma douche, je me regard dans le miroir. J'ai encore envie de pleurer.

Par reflexe, je prends mon téléphone pour joindre Emilien. Bien sûr, je tombe sur sa messagerie. Je me rappelle alors qu'il est en compagnie d'une jeune fille à la table d'un restaurant. Je m'assoie dans la salle de bain par terre. J'appelle alors ma meilleure amie.

- Alex ? Tu es avec Emilien non ?

Je ne répondis pas. Elle se met alors à crier :

- Alex ? Ne bouges pas, j'arrive. Ne t'inquiète pas ma puce.

Nous n'avons pas besoin de parler pour communiquer. Elle va arriver. Elle est toujours là pour moi. J'ai vraiment de la chance de l'avoir, sinon je pense que je n'aurais jamais bougé d'où je suis.

Tout à coup, j'entends la porte s'ouvrir et se refermer violemment. Quelqu'un court dans l'appartement.

- Alex ? Où tu es ? Crie-t-elle.

Elle finit par me trouver dans la salle de bain. Elle entoure rapidement ses bras autour de moi.

- Eh ! Que s'est-il passé ?

- Je... Il... a..., j'essaye de lui expliquer.

- Alors Emilien a fait quoi encore ?

Je n'aime pas quand elle crie. Mais elle est inquiète, elle est complétement paniquée. Je mets ma tête sur son épaule. J'ai l'impression d'être protégée par ses bras. Après un petit moment, nous nous levons pour aller sur le canapé. Elle va en silence dans la cuisine pour nous préparer le poulet que j'ai acheté quelques jours plus tôt. Elle pose cela sur la table et s'assoit à côté de moi. Je refuse l'assiette.

- Il faut que tu me parles... S'il te plait. Je n'arriverai pas à deviner, même si je suis ta meilleure amie.

- J'ai... vu... J'ai vu... Emilien... avec une autre femme, finis-je par lâcher.

- Ah... Je ne vais pas casser du sucre sur son dos. Alors je vais rester positive.

Cela me rassure un peu. Je me dis qu'elle va pouvoir m'apaiser un peu, même si c'est plutôt mal parti vu mon état pitoyable. Je ne pleure plus, mais je n'en mène pas large. J'ai la tête baissée, je regarde un point fixe sur le sol en ne clignant pas les yeux et j'ai les yeux humides qui commencent à me piquer vraiment beaucoup. Ils doivent être tout rouges.

Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant