Chapitre 23

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« Un baiser est un fruit qu'il faut cueillir sur l'arbre », Proverbe français.

Je monte tranquillement les escaliers en rêvassant. Je suis encore sur un nuage en repensant à notre baiser, un baiser avec David, alors que cela fait plusieurs heures et qu'entre temps on a vraiment travaillé. En arrivant sur le palier de mon appartement, je mets la clé dans la serrure et rentre dans la pénombre. Je pose mes clés dans le bol sur la table de l'entrée pour ne pas les perdre après avoir refermé la porte. Je lance mon sac sur le canapé avant de m'allonger par terre. Il fait frais. Je ferme les yeux doucement comme pour retourner dans un rêve.

Je rêvasse encore. Comme il embrasse bien, comme il est délicat, comme il a de l'expérience, comme ses lèvres sont douces, comme j'aime l'embrasser. Je suis comme dans un film ou un rêve. Je me pince pour voir si c'est vraiment la réalité. Cela me fait beaucoup rire. J'éclate de rire. Toute seule, je prends un grand fou rire.

Après peut-être une heure, j'ai faim. Je mets de la musique à fond dans l'appartement. Je chante et je danse tout en préparant à manger. Je décide alors d'innover : je fais une quiche lorraine. J'adore cela en plus. Mais je n'en ai jamais fait. Je suis donc un tuto sur internet. Ah la technologie, c'est génial.

J'ai l'impression de vraiment être sur un nuage, un nuage bleu avec des anges de partout et des ours en peluches. Comme si l'on m'avait complétement droguée ou que j'avais trop bu. Je prends à manger avec un verre de vin rouge. Encore une première, je ne bois jamais seule. Mais la bouteille est vraiment là depuis longtemps.

Après avoir fait la vaisselle, je prends une douche. J'imagine être en compagnie de David dans la douche, de découvrir son corps, de le découvrir, de le toucher, de l'embrasser, de lui appartenir complétement. Je finis ma douche les yeux fermés en imaginant David et moi en couple. Je sors de la douche et en me mettant en pyjama, j'entends mon portable sonner.

Je cours le récupérer sur la table du salon. Je crois que c'est David, mais je vois le nom d'Emilien s'afficher. Tout à coup, toute la réalité refait surface. J'ai fait une erreur. J'ai embrassé un autre homme, pensé à un autre homme. Il faut que je ne raconte à personne et que j'évite que cela se reproduise. Puis c'est mon patron, le doyen de ma faculté. Mais surtout, Emilien est l'homme de ma vie. Je finis par décrocher le téléphone après trois sonneries.

- Allo ? Alexie ?

- Oui, dit-je timidement, ça va ?

- Il est tard. Je m'inquiétais. Il faut que l'on parle. Demain, tu viens chez moi.

- D'accord, dis-je après de longues minutes d'hésitation.

- Super ! Je t'aime. Bonne nuit.

- Bonne nuit, je réponds en raccrochant.

Après avoir reposé le téléphone, je me rends compte que je n'ai aucune envie de le voir. Ce baiser m'a complétement chamboulé, puis je repense aussi à la femme qu'Emilien a vu l'autre soir. J'ai envie de lui faire du mal, mais c'est l'homme de ma vie. Je ne peux pas le rejeter comme cela. Puis s'il ne me désire plus, c'est forcément de ma faute. Il n'y a pas d'autres explications. Il faut que j'oublie cela.

Je me mets dans le canapé pour finir de reprendre mes cours. Il ne faut pas que je prenne du retard sachant que je ne suis pas là ce week-end, ni la semaine prochaine. Steph m'a dit qu'elle m'enverrait les cours et David a demandé aux profs de lui faire passer.

Quand je finis, je reçois un coup de fil de ma mère. Je me rends compte que je ne lui ai pas dit pour la semaine à Paris, elle m'invitait ce week-end :

Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant