Chapitre 66

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« Parfois, on se dit qu'on ne s'arrêtera jamais de pleurer. Mais si, on s'arrête. D'épuisement. Quand le corps n'en peut plus, oblige au calme après le tourbillon démentiel de la détresse » de Douglas Kennedy dans le roman La poursuite du bonheur.

Tout à coup, j'entends des pas dans le couloir, puis l'on frappe à la porte. Je m'approche de la porte et pose une de mes mains dessus comme pour pouvoir sentir la personne qui est de l'autre côté. Cette personne a une respiration rapide, c'est surement David. Les larmes continuent de couler le long de mes joues. Le silence laisse juste place à nos deux respirations. J'essaye que nos deux respirations ne fassent qu'une. Cela m'apaise réellement quand je ferme les yeux.

- Alexie... Mon Ange... Tu ne veux plus me voir ? Je suis désolé pour tout à l'heure. Je n'aurai pas dû lui dire de passer, me dit-il.

Je le sens sincère... Je me sens coupable de pleurer, de ressentir de la colère. J'ai toujours été une égoïste... Emilien me l'a fait comprendre et David est en train d'en souffrir. A cet instant, je veux revenir en arrière. Mais maintenant, il faut que je me fasse pardonner auprès de David. Je m'éloigne pour trouver un mouchoir, je sèche mes larmes.

Je prends une grande respiration et ouvre la porte. David me prends directement dans ses bras sans même réfléchir. Il me caresse le dos et les cheveux avec ses mains comme pour me dire qu'il est là.

- Je m'excuse d'avoir réagis comme cela..., je lui murmure à l'oreille.

Il me rassure alors disant que je n'ai rien à me reprocher. Il est toujours adorable avec moi, présent pour moi. J'ai besoin qu'il me rassure, j'ai besoin de le sentir près de moi. Un jour, je veux pouvoir contrôler mes émotions face aux difficultés, face à la solitude.

Il me propose de manger, mais je refuse. Il me fait la morale. Je déteste que l'on me dise quoi faire. Il me transporte, en me passant par-dessus son épaule, jusqu'à la cuisine. Il me pose sur le comptoir et me donne un bol de céréales au chocolat qu'il sort du placard. Je gronde un peu avant de le manger.

- Il faut que l'on parle. Je dois m'absenter pour un problème à la faculté demain.

Je suis surprise, mais j'ai promis de par réagir, donc je continue de manger sans rien dire. Il me caresse le bras par peur que je craque encore.

- Je sais que l'on doit recevoir Stéphanie et Richard demain soir, donc si tu veux Steph peut venir aussi l'après-midi. Je ne veux pas que tu restes seule...

Cela me fait plaisir qu'il pense à moi comme cela. Mais je ne comprends pas pourquoi il ne me laisse pas aller en cours vu que Steph y serait aussi. Je tente alors quelque chose.

- J'irai la retrouver à la fac, pas de problème, dis-je en souriant.

Il s'éloigne alors brutalement en passant ses mains dans les cheveux. Il soupire longuement et plusieurs fois. Je pose mon bol vide dans l'évier et vient à sa rencontre. Je passe mes mains autour de sa taille pour lui dire que je suis là.

Il se retourne violement et me gifle en hurlant.

- Non ! Je ne peux pas imaginer qu'il t'arrive quelque chose !

Je tombe à genoux en regardant le sol. Je n'ose plus bouger. J'essaye d'empêcher que mes membres tremblent, par peur de représailles. Mes pensées se bousculent dans ma tête. David a dit qu'il n'est pas violent en ma présence au Docteur Martin. Je m'en veux d'avoir déclenché cette colère en lui. Je dois l'aider, mais actuellement, c'est plutôt lui qui m'aide.

Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant