Chapitre 32

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« Ne pouvoir se passer de Paris, marque de bêtise ; ne plus l'aimer signe de décadence » de Gustave Flaubert.

En rentrant dans le métro, il y a de la place. Nous nous asseyons donc sur des fauteuils bleus à côté des vitres, alors que nous avons que deux stations à attendre pour arriver près de la Tour Eiffel. Je retire ma main de celle de David. Il semble déçu. Je le vois à son regard et à sa réaction. Il est surpris et regarde alors mes jambes sans rien dire.

Sans un mot, je reprends sa main. Il me regarde, étonné une nouvelle fois. Mais tout ce qu'il fait c'est sourire en me regardant. J'évite son regard, un peu gênée de ce que je viens de faire. Nous sortons de la rame de métro pour rejoindre l'extérieur. Il fait toujours nuageux, mais il ne pleut pas.

Je découvre alors la Tour Eiffel et pas seulement en photo, mais en vrai devant moi. Je m'arrête un moment pour observer ce spectacle qui se hisse devant moi. Elle est encore plus impressionnante que dans mes pensées. Alors même qu'il ne fait pas beau. J'observe cela sans détourner mon regard. David tripote ses cheveux nerveusement, mais il sourit. Il a l'air heureux de me voir ainsi. Il profite pour me regarder un peu plus. Je vois son regard sur moi. J'ai un peu honte. Jamais un homme ne m'a regardé ainsi. Il me sort de mes pensées en disant :

- Alors ? C'est beau Paris ?

- Oh ! Magnifique, je dis en montant sur les pointes de mes pieds.

Il rigole et me prend la main pour me rapprocher de ce monument unique. Il me fait passer devant lui en me prenant par les hanches. Une chaleur en moi me fait rougir. Il me chuchote à l'oreille :

- J'aime beaucoup comme tu es en ce moment. Tu es toute mimi.

Je baisse la tête un peu gênée, mais il doit parler de mon état en voyant ce beau paysage. Je sors mon appareil photo bleu, que j'ai eu pour mes quinze ans offert par mes parents et je bombarde de photos tout ce que je vois. J'entends David me parler, mais j'avance sans vraiment l'écouter. Je suis en plein rêve. J'observe tout ce que je vois, les gens, les immeubles, les jardins...

Tout à coup, je vois, au milieu de la pelouse, David sauter comme un lapin en me faisant des gestes avec ses bras. On dirait un grand gamin. Cela me fait beaucoup rire. Je le prends alors en photos dans divers positions rigolotes. Il s'approche de moi en se moquant, alors que c'est lui qui faisait l'imbécile deux minutes avant. Il dit que je passe pour une touriste de base comme les chinois. C'est vrai qu'il y en a beaucoup et ils prennent pleins de photos. Cela me fait rire.

Il demande alors à un couple de français de nous prendre tous les deux devant la Tour Eiffel. Il prend la pose en passant son bras sur mes épaules. Comme il est trop grand je pose ma main sur sa hanche. Nous sourions. Il veut mettre cette photo dans son bureau me dit-il. Je trouve cela attentionné.

Nous marchons encore dans les environs de la Seine dans le septième arrondissement de Paris. Il connait pleins d'histoires sur Paris. Il partage cela avec moi. Il prend quelques photos de moi. Il dit que je peux faire un album souvenir comme cela. Je fais de même avec lui. Un album sur mon premier voyage à Paris ne serait pas complet s'il n'apparaissait pas dedans. Il est super photogénique. Je pense qu'il aurait pu être mannequin ou même acteur, voir une figure à la tête d'une grande société. Il a le charisme et l'intelligence pour le faire.

Nous allons par la suite dans un Starbucks commander nos deux cafés préférés. Nous nous asseyons en terrasse pour profiter de l'ambiance parisienne et de l'air aussi. Je n'en peux plus d'être dans des endroits enfermés comme dans le train ou le métro. David semble penser la même chose, car c'est lui qui a choisis d'être en terrasse.

Nous parlons d'un peu tout comme du programme de demain et de la semaine. Il ne veut pas que je stresse, donc il va occuper toutes les minutes de notre journée. Mais qu'il faut aussi que l'on dorme un petit peu. Je lui fais part de ma peur de parler devant tout le monde. Il fait mine de me comprendre, mais me dit que je n'ai qu'à les imaginer tout nu. Il fait cela, dans ses amphithéâtres, quand il donne un cours. Et il se concentre précisément sur les femmes. Nous commençons à rire.

Nos fous rires peuvent durer des heures. Nous créons, entre nous, une véritable complicité. J'avais un peu peur de cela au début, mais maintenant, nous commençons vraiment à nous connaitre. J'adore ces moments de partage. Puis rire nous fait vivre plus longtemps d'après certaines études.

Tout à coup, il commence à parler de la soirée. Je dois choisir où nous allons manger. Je choisis simplement McDonald's, car je connais bien et j'apprécie vraiment, même si cela n'est pas très équilibré. Cela le fait sourire. Il accepte volontiers et me dit que je ne coute vraiment pas cher pour une fille.

Il est vrai que je n'aime pas forcément le luxe. Puis, je ne dépense quasiment rien pour les vêtements ou les chaussures. Je me contente du minimum surement, parce que je n'aime pas faire les boutiques. Je préfère, en général, me contenter de moments de bonheur simple comme un câlin d'Emilien, une conversation avec Steph, des bonnes notes ou bien un sourire de David aujourd'hui.

Il me dit alors que nous allons aux Champs-Elysées et voir l'arc de Triomphe. Nous nous dirigeons à nouveau vers le métro. Arrivé à la bouche de métro, je vois le monde. David s'aperçoit que je commence à trembler et paniquer. Il prend alors ma main et la sert fort jusqu'à me couper la circulation du sang. Cela me calme instantanément. Nous réussissons à prendre le métro pour pas longtemps. Quand nous sortons, j'ai l'impression qu'il y a autant de monde que dedans. De plus, nous sommes en fin de journée.

David se place derrière moi avec une de ses mains posés sur a hanche. Il me chuchote à l'oreille :

- Avances doucement, je reste derrière au cas où il t'arrive quelque chose.

Je me sens en sécurité, même si ce rapprochement me donne des coups de chaleurs. J'avance alors pour rejoindre le souterrain rejoignant l'Arc de Triomphe. Ce monument est lui aussi unique. Je touche les deux colonnes carrées du bout de mes doigts. Je prends encore quelques photos. David veut faire un selfie de nous deux avec les Champs-Elysées derrière.

Nous retournons sur l'avenue la plus visitée au monde. C'est vrai qu'elle est magnifique avec des jolies enseignes et de belles vitrines. David en profite pour se moquer d'un ancien Président de la République, qui a fêté son élection à la tête de l'Etat dans un restaurant de l'avenue. Il n'aime pas vraiment les hommes politiques en général et dès qu'il trouve une occasion, il se moque. Cela me fait beaucoup rire.

Cette visite me fait aussi prendre conscience que la crise n'est pas pour tout le monde. Les gens sortent des magasins de luxe avec des sacs entiers de divers produits ou vêtements. Dire que moi, le seul magasin où j'achète quelque chose - sans compter les supermarchés -, c'est la Fnac. David n'a pas vraiment l'air surpris par tout cela. Peut-être vient-il d'un milieu riche.

Il est vrai que je ne connais pas grand-chose de sa vie privée à part sa vie actuelle. Il ne doit pas aimer en parler. A chaque fois que je parle de ma famille, il ne parle jamais de la sienne comme si elle n'existait pas. Enfin, nous ne sommes que collègues, il n'est pas obligé de m'en parler non plus.

En arrivant au bout, nous faisons le chemin inverse. Je prends quelques photos souvenirs. Puis, j'en fais une avec mon portable que j'envoie directement à Steph. Elle me répond : « Oh ! Génial. Je suis jalouse de toi ! Tu aurais pu me mettre Sexy Bo Goss dessus ». J'explose de rire à la lecture du texto. David regarde au-dessus de mon épaule et ricane alors :

- Elle parle de moi ? J'en suis flatté.

- Oui... Désolé, fais-je gênée. Mais elle a un copain sinon.

- Nos fantasmes vont au-delà de cela. Mais ne t'inquiète pas, je ne vais pas lui sauter dessus.

Je rigole en lui donnant une tape sur l'épaule. Il crie au scandale en rigolant. Tout le monde nous regarde, mais je ne vois que nous deux en train de rigoler. Nous avons l'air d'être amis depuis toujours. J'aime bien profiter de cela avec lui. Surtout qu'il arrive à être sérieux quand c'est nécessaire, à me rassurer si je ne vais pas bien et à rigoler quand on en a l'occasion.

Nous rejoignons la bouche de métro pour nous rendre dans un McDonald plus proche de notre hôtel. Il doit être aux alentours de vingt heures quand nous prenons ce métro presque vide.


Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant